S'il est vrai que la petite criminalité a sensiblement baissé depuis un certain temps, ces quatre meurtres ont plongé la ville dans une vraie psychose. Les crimes se sont accrus cette semaine dans la ville des Ponts, et quatre personnes ont été assassinées depuis samedi. Un rythme qu'on ne voit que dans les cités d'Amérique latine, installant la peur et la psychose chez la population. Lundi, ce sont encore deux crimes qui ont été enregistrés dans l'après-midi ; l'un pas loin de la cité Kouhil-Lakhdar (Djenane Zitoune), dans un abribus où un homme de 60 ans a porté un coup de couteau à sa femme âgée de 59 ans. Touchée à la cuisse, elle rendra l'âme quelques minutes plus tard à cause d'une hémorragie. Le mari, père de 7 enfants, a été immédiatement arrêté par la foule qui l'a livré à la police. Ce drame a été suivi quelques instants plus tard par un autre, vers 18h30, dans le quartier populaire d'Aouinet El-Foul (rue Kaïdi-Abdellah), où un homme de 21 ans a mortellement poignardé son voisin âgé de 25 ans. Touchée à l'abdomen, la victime rendra l'âme à l'hôpital quelques heures après. Le chargé de la communication de la Sûreté urbaine de Constantine nous a déclaré, avant-hier, que l'agresseur a été arrêté sur place, et que l‘enquête déterminera les raisons qui l'ont poussé à agir ainsi. Selon nos informations, il semble qu'une histoire d'argent serait à l'origine de la rixe qui a mal tourné. Ces meurtres s'ajoutent aux deux autres perpétrés samedi, et les éléments de la Gendarmerie nationale n'ont, semble-t-il, pas encore arrêté les agresseurs. Le premier, c'est un homme découvert sans vie dans son magasin situé à la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Quant au deuxième, c'est un homme âgé de 37 ans et père de trois enfants qui a été découvert égorgé par son épouse à son domicile, à la cité 864-Logements EPLF de Ali-Mendjeli. Ces crimes, que tout le monde s'empresse de reprendre en boucle, alimentent les plus folles rumeurs. Aux quatre coins de la ville, on signale de nouveaux meurtres, que ce soit à Ali-Mendjeli, à la forêt Baâraouia ou encore à l'université où certains rapportaient qu'une étudiante aurait été égorgée. “Nous sommes désemparés et incapables d'expliquer ce qui se passe. Ces crimes ne peuvent que traduire le mal qui gangrène notre société. Les jeunes deviennent de plus en plus violents et sans pitié", nous confie un citoyen. Un autre croit, quant à lui, que les services de sécurité sont de plus en plus laxistes. “Les bandes de voyous armés de couteaux imposent leur loi la nuit tombée. Nous n'arrêtons pas de nous plaindre auprès de la police suite aux bagarres qui éclatent le soir entre les bandes au niveau de notre quartier. Plusieurs criminels et délinquants ont rejoint des gangs récemment, après la grâce présidentielle", nous affirme un habitant du quartier Belouizdad. La cellule de communication de la Sûreté de wilaya parle quant à elle d'actes isolés et de meurtres qui n'ont pas de liens entre eux, et que contrairement à ce qui a été rapporté par la presse, il ne s'agit nullement d'une négligence de la part de la police “qui ne peut tout de même pas anticiper les crimes ou arrêter les agresseurs avant les faits", selon un officier. S'il est vrai que la petite criminalité a sensiblement baissé depuis un certain temps, ces quatre meurtres ont plongé la ville dans une vraie psychose. D B.