L'installation du Conseil de la nation aura lieu vendredi prochain. L'installation du Conseil de la nation aura lieu le 9 janvier, soit le dixième jour suivant les élections sénatoriales, conformément à une disposition constitutionnelle. Le mandat des membres du Conseil de la nation sortants a, lui, expiré, hier, à minuit. Les sénateurs élus par le collège des grands électeurs sont connus depuis le 30 décembre dernier. Il reste à identifier les vingt-sept de leurs pairs, qui seront désignés par le président de la République. Théoriquement, leurs noms devaient être diffusés, hier, au moment où le Conseil constitutionnel rendait public son avis sur la validité des résultats des sénatoriales du 30 décembre. Vraisemblablement, le président de la République a préféré prendre un peu plus de temps pour révéler à l'opinion publique les hommes qu'il investit de la qualité de parlementaire. Une certitude demeure : la deuxième Chambre du Parlement devient entièrement acquise au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, du moins dans la conjoncture actuelle qui lui semble assez favorable, en dépit du mécontentement de la classe politique et de la grogne des militants du FLN, restés fidèles à Ali Benflis. Le Conseil de la nation est, en effet, dominé par le groupe des cinquante-deux sénateurs RND, auxquels viendront se greffer les dix sénateurs élus, au nom du mouvement de “redressement” et les deux indépendants dits proches du clan présidentiel. Le chef de l'Etat en exercice a l'appui naturel des sénateurs qu'il a désignés lui-même (une moitié du tiers bloquant installée en décembre 2000 et l'autre en ce mois de janvier). Le MSP cautionnera dans quelques jours, selon les observateurs, la candidature de Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle du printemps 2004. Les sénateurs de la formation politique présidée par Bouguerra Soltani, iront donc bientôt grossir les rangs des partisans du chef de l'Etat au Parlement. Ce qui explique d'ailleurs le bon score obtenu par le MSP à l'issue des sénatoriales, alors qu'il était annoncé carrément absent de la future configuration du Sénat. Il faut croire que la coalition gouvernementale a préfiguré les alliances électorales qui ont donné des résultats surprenants aux sénatoriales. Nul ne pouvait imaginer que le RND raflerait la mise avec pas moins de dix-sept sièges, que “les redresseurs” obtiendraient un score équivalent à l'aile de Benflis et surtout que le MSP arracherait le double des sièges remportés par le mouvement El Islah. D'autant que le MSP se classait, lors des élections locales du 10 octobre 2002, à la sixième place, alors que le mouvement El Islah arrivait second derrière le FLN et juste avant le RND. À vrai dire, les résultats des élections sénatoriales, fruit d'alliances stratégiques des partisans de la candidature de Bouteflika pour un second mandat, augurent, dans leur entendement, d'un scrutin présidentiel qui se soldera par un second mandat pour Bouteflika. S. H.