Le 10 décembre l'Union européenne s'est vu décerner le Prix Nobel de la Paix 2012 et la Commission européenne a officiellement accepté de se voir remettre à cette occasion un chèque de 930 000 euro. Les 27 viennent de faire savoir que l'argent reçu à l'occasion de l'attribution du « Nobel » augmenté de fonds supplémentaires , soit 2 millions d'euros, sera versé au bénéfice de quatre projets concernant quelque 23 000 enfants victimes de guerres et de conflits armés dans le monde. L'argent ira à environ 4.000 enfants syriens réfugiés dans des camps à la frontière entre l'Irak et la Syrie ainsi qu'à 5.000 enfants colombiens dont la plupart sont réfugiés en Equateur. 11.000 enfants congolais déplacés dans la partie orientale de la République démocratique du Congo et réfugiés en Ethiopie, et 3.000 enfants pakistanais , vivant dans la zone de conflit dans le nord du Pakistan, sont également concernés par cette enveloppe budgétaire. Pour le Président de la Commission européenne José Manuel Barroso " il ne faisait aucun doute que l'argent du prix Nobel de la paix devait être attribué aux plus vulnérables, qui sont souvent aussi les plus durement touchés par les guerres: les enfants dans le monde d'aujourd'hui". Cette décision , qui doit permettre de donner aux enfants bénéficiaires un accès à un enseignement de base et à des lieux d'accueil adaptés à leurs besoins , a été prise conjointement par les présidents de la Commission José Manuel Barroso, du Conseil Herman Van Rompuy et du Parlement européen Martin Schulz. L'Unicef interviendra au Pakistan, Save the Children et le Norwegian Refugee Council en RDC et en Ethiopie, le Haut Commissariat aux Réfugiés en Colombie et en Equateur, tandis que l'agence française Acted portera assistance aux enfants syriens réfugiés dans le camp de Domiz, dans le nord de l'Irak. Aujourd'hui, 90 % des victimes de conflits sont des civils, et la moitié d'entre elles des enfants. On compte 7 millions d'enfants réfugiés et 12,4 millions d'enfants déplacés dans leur pays en raison d'un conflit. Plus de la moitié des quelque 75 millions d'enfants qui ne sont pas scolarisés de par le monde vivent dans des zones de conflits et l'action humanitaire de l'Union européenne veut répondre aux besoins spécifiques de ces enfants. Pour la Commission, « une des meilleures manières d'aider et de protéger ces jeunes victimes de conflits violents est de leur donner la possibilité d'être à nouveau scolarisés et d'avoir accès à l'éducation – sans quoi leur avenir sera encore plus difficile ». La Commission alloue plus de la moitié des fonds européens consacrés à l'aide humanitaire à des régions touchées par les conflits et 12 % de son budget humanitaire à des organisations d'aide aux enfants, des chiffres bien supérieurs à la moyenne mondiale. L'an prochain, de nouveaux fonds devraient être mis à la disposition d'autres projets en faveur d'enfants victimes de conflits. A.M