Les Nations unies ont annoncé, hier, la mort de plus de 60 000 personnes dans le conflit qui fait rage depuis 21 mois en Syrie où les redoutables chasseurs-bombardiers du régime intensifiaient les raids meurtriers et les combats ne connaissaient aucun répit. Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a affirmé à Genève avoir recensé 59 648 personnes tuées en Syrie entre les premières manifestations lancées dans le sillage du Printemps arabe le 15 mars 2011 et la fin novembre 2012. “Etant donné que le conflit s'est poursuivi sans relâche depuis fin novembre, nous pouvons supposer que plus de 60 000 personnes ont été tuées jusqu'au début 2013", a dit la Haut-Commissaire Navi Pillay dans un communiqué, estimant ce nombre “bien plus élevé qu'attendu et réellement choquant". La Syrie a basculé dans la guerre civile après que cette révolte populaire violemment réprimée par le régime s'est militarisée, et les combats opposent désormais les soldats à des déserteurs aidés par des civils ayant pris les armes mais aussi des jihadistes venus de l'étranger. Le bilan de l'ONU est supérieur à celui de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays et qui chiffre le nombre de morts à plus de 46 000 en 21 mois.