Au Mouloudia d'Oran, c'est de nouveau la grève. Mécontents de n'avoir pas perçu leurs arriérés de salaire, les joueurs refusent de s'entraîner. Mercredi à la reprise, neuf absents étaient à déplorer. Même constat le lendemain. Hier, vendredi, pas moins de dix joueurs ont refusé de prendre part à ladite séance quotidienne. Pour le mini-stage que la direction a programmé à l'hôtel El-Mouahidine et qui devrait débuter aujourd'hui, le taux d'absentéisme risque d'atteindre un record historique de 100%, dans la mesure où tous les joueurs ont cette fois-ci décidé de ne pas se présenter au rendez-vous. Le ton a d'ailleurs été donné jeudi en soirée lorsque le P-DG Larbi Abdelilah a reçu ce qu'il convient de qualifier de “véritable gifle" de la part de ses joueurs qui ont refusé même de se réunir avec lui autour d'une table pour “discuter". Seuls Mohamed Amine Aoued et Sid-Ahmed Aouedj ont daigné se déplacer au siège pour “réitérer et confirmer la position de l'ensemble de l'effectif professionnel". “à quoi bon se rendre à cette réunion ? Les joueurs veulent être payés, Abdelilah, lui, veut seulement parler. Il n'est même pas capable de leur assurer une simple prime de match. Il attend continuellement les aides de Baba. Mais Baba est actuellement en France. Il ne lui a laissé aucun centime. Les joueurs connaissent cette vérité. C'est pour cela qu'ils ont refusé de se rendre à cette réunion. Sans Baba, ni Larbi Abdelilah ni Hassan Kalaïdji ne peuvent réunir, à eux deux, ne serait-ce qu'un seul salaire d'un seul joueur ! Ils ont suivi les recommandations de ceux qui les conseillent dans l'ombre en s'autoproclamant premiers responsables de la SSPA-MCO. Ils n'ont qu'à demander, maintenant, à ces conseillers de les tirer de ce bourbier !" commentera, à ce sujet, un proche de l'équipe. Les mots sont lâchés : sans Belhadj Ahmed dit “Baba", Larbi Abdelilah et Hassan Kalaïdji sont incapables d'assurer la plus insignifiante des primes de match à l'équipe qu'ils s'égosillent de diriger, le plus fréquemment, suivant le “manuel des ordres à suivre" qui leur est prodigué au jour le jour par “celui que tout le monde au MCO connaît mais dont personne ne veut prononcer le nom". Belhadj s'étant déplacé en France pour affaires, Abdelilah se trouve du coup orphelin de toute assistance matérielle. C'est ce qui expliquerait sa montée au créneau préparée au détour d'un semblant de conférence de presse privée “contre les autorités locales qui n'aident pas le club". Sans joueurs aux entraînements, sans mini-stage de préparation, sans recrutement estival, sans charisme, sans argent et sans protection financière de Belhadj, le P-DG de la SSPA-MCO qu'est Larbi Abdelilah se retrouve, finalement, bien seul à affronter toutes les difficultés inhérentes à la gestion d'un club historique de la dimension du Mouloudia d'Oran. Ceux – et ils sont nombreux – des membres de la grande famille du MCO qui disaient d'ailleurs de lui que c'était un “président par défaut" se demandent désormais, sérieusement, si Larbi Abdelilah n'est pas plutôt un “président par erreur". R B