Les grévistes revendiquent plus de mesures de sécurité sur les chantiers notamment sur les routes et autoroutes où de nombreux agents ont rendu leur dernier souffle. Le secteur des travaux publics est paralysé depuis hier par une grève générale de deux jours. L'appel de la Fédération nationale des travailleurs du secteur, affiliée au Snapap, a eu un large écho. “Le taux de suivi du débrayage a atteint les 80% dans la capitale. Certaines wilayas comme Béjaïa 90%, M'sila 100%... ont rejoint le mouvement", nous dit le premier responsable de la fédération. N. Ghoul espère que “la tutelle ouvre un dialogue avec le partenaire social pour mettre fin au conflit. À défaut, une nouvelle AG sera convoquée par la fédération et c'est la base qui décidera de la suite à donner à notre mouvement". Un mouvement mené notamment par “les travailleurs qui bravent les dangers de la voie publique" mais auquel les responsables du département ne semblent pas prêter attention. Pourtant, comme pour toute autre fronde sociale, des revendications salariales sont certes exigées mais la principale doléance soulevée est liée à la sécurité des agents. “Nous ne voulons plus mourir sur les routes !", est le cri de détresse lancé sans cesse par ces travailleurs. Le secteur a payé un lourd tribut au manque voire l'inexistence de mesures de sécurité au niveau des différents sites où les agents de la DTP interviennent notamment sur les routes et autoroutes. Le hasard a voulu, d'ailleurs, que la veille du débrayage, un énième accident est enregistré. Au cours d'une mission professionnelle avec une équipe au niveau de l'autoroute de Birtouta, l'agent Benhani Idriss âgé de 29 ans est depuis deux jours à l'hôpital de Douéra dans “un état très grave" à la suite d'un accident. “Face à ce constat de laisser-aller, la Fédération nationale du secteur des travaux publics condamne cette attitude de mépris caractérisé de la tutelle à l'égard de travailleurs victimes d'accidents pendant leur travail sur les voies publiques. Elle appelle à la prise en charge totale médicale et sociale des travailleurs et de leurs familles". D'autant que face aux nombreux risques et dangers qui guettent les agents sur les voies publiques, leurs rémunérations restent dérisoires. Le syndicat exige par conséquent une majoration de 100%, l'intégration des 2 400 contractuels, l'octroi d'indemnités pour les corps communs et techniques, la prise en charge à 100% des accidents du travail, l'application des textes de loi régissant la DTP et l'ouverture du dialogue avec le partenaire social. M B