Des centaines de plaignants, en majorité des bénéficiaires de l'Ansej, rencontrent le même problème avec ce type de véhicule : des pannes fréquentes dues à des défauts au niveau du système embrayage-freinage-butée. Raison pour laquelle la Fédération de la protection des consommateurs a demandé, lors de la conférence organisée hier par le Forum du quotidien El Moudjahid autour du thème : la position de la fédération face à l'actualité liée à la consommation, le rappel immédiat par le constructeur Renault des véhicules Master. Le Dr Mustapha Zebdi, membre de cette fédération, a en effet dressé un tableau peu reluisant sur certains concessionnaires automobile, qu'il accuse “de ne pas se conformer à la loi". Renault figure, selon le conférencier, “parmi les concessionnaires qui ne respectent pas leurs engagements les liant aux clients notamment en matière de disponibilité de pièces de rechange", donnant l'exemple du fourgon Master, un véhicule acquis par les bénéficiaires du programme Ansej mais qui présente des défauts particulièrement au niveau du disque d'embrayage et du freinage. “La série 2012 de ce type de véhicule, dont 10 000 ont été vendus en Algérie, comporte ces défauts de fabrication. Que ce soit à Constantine, Jijel, El-Oued, Oum El-Bouaghi ou Tipasa, il y a des centaines de cas à travers l'Algérie dont beaucoup ne veulent pas dénoncer ce problème, par crainte de représailles du concessionnaire. Des organismes compétents, tel celui du contrôle des véhicules ou encore la direction des mines, ont été alertés de ce dossier mais pour le moment rien n'a été fait. Nous avons adressé une mise en demeure pour demander le rappel des Master 2012 par Renault afin de réparer le défaut signalé. Ce qui est certain, c'est qu'il y a un manque cruel de disponibilité de pièces de rechange", fait noter l'intervenant. Et de s'interroger : “Trouvez-vous normal qu'on intervienne cinq à six fois sur un véhicule qui n'a roulé que 6 000 km ?". Ce dernier, qui signale également la durée de vie très rapide des pneus qui est due, selon les experts, à un mauvais séchage du pneumatique, reste sidéré par la réponse “géographique" de Renault Algérie. “Il s'agit de la nature de la route, donnant l'exemple de la route de Constantine qui se trouve en mauvais état !". Néanmoins, la réponse de Renault Algérie “impute aux jeunes bénéficiaires une grosse part de responsabilité dans ce problème" et qui “trouveraient là un subterfuge pour fuir le remboursement", dit la correspondance adressée à la Fédération de la protection des consommateurs. Celle-ci a prévu de saisir la justice de ce dossier mais “beaucoup de plaignants risqueraient de se rétracter pour la raison citée précédemment". De même qu'elle souhaiterait être destinataire de la part de la DGSN et de la GN des statistiques relatives aux accidents de la route et tout particulièrement ceux dont la cause est liée aux problèmes techniques des véhicules concernés. Au regard de cette situation, la fédération s'étonne que Renault Algérie ne prenne pas en considération ces doléances et surtout ne daigne pas dédommager les clients pour les périodes d'immobilisation du véhicule. “Pour nous, cela s'appelle du mépris", dira le Dr Zebdi, ajoutant que “des doutes planent sur un éventuel déclassement de ces véhicules sous d'autres cieux non sans pointer du doigt l'Ansej qui n'a pas réagi à cette question". Il conclut par la thèse selon laquelle “Renault veut politiser cette affaire" !!! Sur un autre plan, la Fédération de la protection des consommateurs dénonce la dernière décision prise par “le ministère de tutelle sur les augmentations de la tarification des transports interwilayas et des taxis, décision unilatérale, de manière confidentielle sans même associer les parties concernées". Pour le président de cette fédération, Hariz Zaki, “cette décision constitue une infraction à la réglementation", confiant que le ministère des Transports a été “sollicité pour une audience à ce sujet car il s'agit d'un dépassement", chose que le chargé de communication de la fédération qualifie cette décision “de simple fax et que même des transporteurs et chauffeurs de taxi ne veulent pas appliquer". Les solutions existent, font savoir les membres de cette fédération comme par exemple alléger les transporteurs en matière d'impôts sans avoir à recourir aux augmentations des tarifications. D'autres problèmes liés essentiellement au pouvoir d'achat ont été soulevés durant cette rencontre. La fédération dénonce encore une fois la situation dans laquelle se trouvent aujourd'hui les ménages devant la flambée des prix des produits de large consommation. Comme elle tire un constat de certains produits essentiels comme le pain et le lait que l'Etat continue pourtant de subventionner mais dont la qualité reste en deçà de ce qui est attendu. A F