La Fédération algérienne des consommateurs (FAC) accuse le constructeur automobile, Renault, de mettre sur le marché des véhicules utilitaires défaillants. Mustapha Zebdi, secrétaire général de la FAC, évoque une défaillance au niveau des systèmes d'embrayage et de freinage ainsi qu'un déficit en matière de pièces de rechange. Selon lui, une centaine de cas ont été enregistrés, à travers le pays. « Si, aujourd'hui, nous avons décidé de faire éclater la vérité, c'est parce qu'il s'agit d'une question qui porte atteinte à la dignité des acquéreurs ainsi qu'à la sécurité routière, avec le phénomène des accidents de la circulation qui ne cesse d'endeuiller nos familles », affirme-t-il. Mustapha Zebdi estime que le quota de véhicules commercialisés dans notre pays a été déclassé ailleurs. S'exprimant, hier, au Forum d'El Moudjahid, Mustapha Zebdi a indiqué que le concessionnaire ne veut pas établir la liste des plaignants. Il explique que ces derniers sont essentiellement des jeunes promoteurs ayant bénéficié du dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ). De ce fait, le SG de la FAC soupçonne des personnes au sein de l'ANSEJ, qui n'ont pas « réagi », d'avoir « délibérément » procédé à l'orientation des bénéficiaires vers cette marque. « Sinon, comment peut-on expliquer que des jeunes promoteurs aient vu leurs dossiers gelés jusqu'à ce qu'ils aient changé de facture proforma pour acquérir des Master », explique-t-il. La FAC a demandé, en vain, à rencontrer le P-DG de Renault Algérie. « Ces derniers nous ont recommandé, lors d'une rencontre, de faire attention à ne pas porter atteinte à l'accord entre les deux pays », a-t-on affirmé, allusion à l'accord signé entre l'Algérie et le constructeur français pour l'installation d'une usine à Oran. Qu'en est-il de la réponse des services Renault Algérie ? Selon Mustapha Zebdi, le P-DG de Renault Algérie parle « d'une conception spéciale pour les Algériens ». Le concessionnaire indique que « la majorité des cas provient de la wilaya de Constantine pour cause d'un réseau routier accidenté ». Pour Renault, il ne s'agit que « d'une trentaine de véhicules ». Précision : le concessionnaire a vendu, pour l'année 2012, pas moins de 10.000 Master. La fédération déplore le fait que les pouvoirs publics n'aient pas pris des mesures pour régler ce problème. Toutefois, les services de la Gendarmerie nationale ont décidé d'ouvrir une enquête sur ce dossier, selon M. Zebdi. La FAC a demandé au concessionnaire de procéder, « à l'image de ce qui se fait partout ailleurs dans le monde », au rappel des modèles défectueux ainsi qu'à l'indemnisation des acquéreurs. Omnivit, un produit dangereux ? La Fédération demande, aussi, au laboratoire français Sanofi Aventis Algérie de cesser sa campagne publicitaire concernant les produits Omnivit. Elle explique que cette gamme de vitamines est un danger pour la santé des consommateurs. Mais le représentant du laboratoire a tenu à rassurer l'assistance en insistant sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un médicament, mais d'un para-médicament commercialisé sans problème en Europe et consommé sans effets secondaires depuis 10 ans. Au sujet des dernières augmentations des prix du transport urbain, Hassan Menouar, chargé de la communication et des relations publiques au sein de la FAC, les a qualifiées « d'illégales » et « injustifiées », et décidées, à travers une lettre, et non en vertu d'une loi. Au sujet du pouvoir d'achat des ménages, la FAC a souligné que celui-ci s'est dégradé du fait d'incessantes augmentations des prix des produits alimentaires. La fédération estime donc essentiel de réduire la TVA de 17 à 7% pour certains produits de large consommation. Elle revendique aussi la création d'un Observatoire nationale pour la protection des consommateurs.