La région de Mila se métamorphose petit à petit en zone humide, à la faveur de la présence, sur son territoire, de nombreux plans d'eau, dont le gigantesque barrage de Béni Haroun, considéré comme la plus grande retenue hydrique à l'échelle nationale. Cette richesse en eau a induit non seulement un changement qualitatif du microclimat, mais également un enrichissement remarquable de la biodiversité de la région. En effet, en l'espace d'une année (de janvier 2012 à janvier 2013), les cinq lacs de la wilaya ont été la destination de pas moins de 21 nouvelles espèces d'oiseaux aquatiques. Selon les termes du dernier dénombrement d'oiseaux d'eau effectué les 22 et 23 janvier dernier, les cinq plans d'eau de Mila abritent actuellement 27 espèces d'oiseaux aquatiques, totalisant pas moins de 5000 sujets, contre seulement 6 espèces au recensement annuel effectué en 2012. Cet inventaire, non exhaustif, réalisé par une équipe technique de la Conservation des forêts, en collaboration avec des spécialistes en ornithologie du Parc national de Taza (Jijel), a permis également la découverte, sur les berges des plans d'eau de la région, des espèces d'oiseaux rares ou en voie d'extinction, comme cela a été le cas au niveau de la retenue collinaire de la commune d'Oued Seguen, dans le sud de Mila. En effet, l'expédition scientifique effectuée dans la retenue d'eau du village Ben Boulaïd, à Oued Seguen, confirme la présence, sur les lieux, d'une cinquantaine d'érismatures, des volatiles aquatiques faisant l'objet d'une protection à l'échelle planétaire, car ils sont en voie d'extinction, sans parler de dizaines d'autres espèces d'oiseaux rares qui font, désormais, des lacs de la wilaya de Mila une destination régulière pour leur migration saisonnière. La région abrite également des canards colverts, plus d'un millier d'individus, et des cormorans, des oiseaux inconnus dans la région avant l'avènement du barrage de Béni Haroun, cet immense lac qui couvre 7700 ha et dont les berges s'étendent sur plus de 35 km. Signalons que dans le cadre d'une convention entre la Conservation des forêts de Mila et le centre cynégétique de Réghaïa, il a été procédé, entre 2011 et 2012, au lâchage de 600 canards colverts dans le barrage de Béni Haroun en vue de renforcer la biodiversité dans cette région. K B