C'est désormais officiel, le milieu de terrain de Bologne, Saphir Taïder, portera le maillot de l'équipe d'Algérie. C'est ce qu'a annoncé la FAF à travers un communiqué rendu public mercredi sur son site officiel où elle indique avoir obtenu une décision de la Fifa concernant la qualification de Taïder au profit de l'équipe nationale algérienne. Le joueur de Bologne va donc honorer sa première sélection avec les Verts lors du prochain stage en prévision du match face au Bénin, prévu le 26 mars prochain au stade Mustapha-Tchaker à Blida, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Le néo-international fait partie d'une longue liste de joueurs franco-algériens qui ont préféré porter les couleurs algériennes au détriment des Bleus, notamment depuis la promulgation de la loi, lors du congrès des Bahamas, adoptée en 2009 et qui permet aux joueurs binationaux de changer de nationalité sportive en optant pour une autre sélection nationale. Et les exemples ne manquent pas à ce titre puisque avant Taïder, les Ghoulam, Yebda, Madouni, Beloufa, Antar Yahia, Lacen, Meghni, Abdoun, Feghouli, Belfodil et le dernier en date Brahimi (qualifié jeudi dernier / ndlr) avaient déjà bénéficié de la même loi pour évoluer chez les Verts. Il faut savoir toutefois que les étapes de discussions pour la qualification de Taïder chez les Verts se sont faites dans la discrétion la plus totale dans le sens où personne n'était au courant des démarches entreprises par la FAF pour la récolte des documents administratifs de l'intéressé. Cette manière de faire trouve une explication dans la mesure où la haute instance fédérale n'était pas seule sur les traces de Taïder. La Tunisie espérait, du reste, bénéficier des services de l'Algéro-Tunisien. Ce qui avait créé, par la suite, un bras de fer et une course contre la montre entre la FAF et la FTF (Fédération tunisienne de football). Cette dernière, faut-il le signaler, consciente qu'elle était en retard sur le dossier Taïder, a voulu torpiller les discussions entre le joueur et la FAF. D'ailleurs, le premier responsable du football tunisien, Wadii El-Jerri, n'a pas trouvé mieux que d'influencer certains proches du joueur, notamment son frère Nabil, un ex-international tunisien, pour faire pression sur Saphir afin de choisir la Tunisie. Bien que la question ait été déjà tranchée en faveur des Verts, la fédération algérienne a préféré opter pour la discrétion en décidant de cacher l'information, histoire de laisser son homologue tunisienne garder espoir. Même l'intéressé a joué le jeu en dissimulant sa décision d'avoir choisi de porter le maillot de la sélection nationale. La preuve, lors de la visite de Nabil Maaloul, nouveau coach des Aigles de Carthage, le milieu de terrain de Bologne n'a rien dit à l'émissaire tunisien, lui faisant croire qu'il n'a pas encore tranché sur la question, atteste la déclaration du président de la FTF. “Saphir est un joueur qui peut jouer pour la France, la Tunisie ou l'Algérie. Pour notre part, nous sommes en pourparlers avec lui pour essayer de le convaincre de nous rejoindre, mais il ne nous a rien promis." Cette bataille gagnée par les Algériens s'explique par le fait qu'ils étaient plus persuasifs dans les négociations qui remontent à loin. Ajoutez à cela les conseils de ses proches qui étaient également déterminants dans la décision de Taïder. Selon une source sûre, le frère de l'ex-joueur de Grenoble, qui n'est autre que Nabil (ex-international tunisien), lui aurait conseillé d'opter pour l'Algérie, lui qui garderait un mauvais souvenir de son passage en sélection tunisienne (4 apparitions seulement depuis 2009). Il avait été convoqué pour la première fois par Humberto Coelho en 2009, mais il sera vite éjecté de la sélection tunisienne. Une décision qui est resté en travers de la gorge du néo-international algérien. De Castres... jusqu'à Bologne, une ascension fulgurante Né en 1992, Taïder entame sa carrière (6 ans) au Castres FC avant de rejoindre l'US Albi. Il finira par la suite à intégrer le centre de formation de Grenoble. Il fera ses débuts en professionnel avec Bologne alors qu'il n'avait que 18 ans. Il avait eu l'occasion de côtoyer l'international algérien Sofiane Feghouli avant son départ en Espagne. Les problèmes financiers du club de Grenoble, qui lui ont coûté la rétrogradation en cinquième division, l'ont contraint de changer d'air. Il finira par trouver un club preneur en Italie, plus précisément Bologne. Lors de son passage au sein de cette formation italienne, il a joué aux côtés du nouvel international Ishak Belfodil. Il entame son baptême de feu avec Bologne à la fin de l'année 2011, c'était face au Milan AC (2-2). Il avait même été élu homme du match lors d'un certain Napoli-Bologne (saison 2011-2012). A noter que l'actuel milieu offensif de Bologne a évolué dans les catégories de l'équipe de France. Avec les U19, il a pris part aux qualifications pour le Championnat d'Europe de football, qui a eu lieu en Lituanie, lors desquelles il a marqué deux buts en cinq apparitions. N T
