“Menteur" contre “fasciste" ! La bataille pour la succession d'Hugo Chavez au Venezuela a donné lieu à des premiers échanges acerbes entre le candidat confirmé de l'opposition Henrique Capriles et le président par intérim Nicolas Maduro, désigné par l'ex-président vénézuélien lorsque son cancer se révéla irréversible. À peine le gouverneur Capriles, candidat malheureux contre Hugo Chavez en 2012, eut-il confirmé dimanche soir sa candidature lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a notamment accusé le pouvoir intérimaire d'utiliser le corps du président décédé pour faire campagne, que Maduro est intervenu à la télévision officielle pour l'accuser de “chercher la violence". Aujourd'hui, “nous avons vu le visage nauséabond du fasciste que tu es", a lancé le président par intérim, critiquant une intervention “misérable", “déplorable", “irresponsable" ou encore “infâme". Garantissant au “candidat perdant" de la présidentielle du 7 octobre une nouvelle “déroute le 14 avril", Nicolas Maduro lui a en outre reproché d'être au service de l'“oligarchie" et de fomenter des troubles dans le pays afin de justifier “une intervention étrangère". Dans la foulée, le nouveau porte-parole de la révolution bolivarienne instaurée en 1998 par Chavez, a annoncé l'adoption mardi prochain par l'Assemblée nationale d'un “amendement constitutionnel" puis la convocation d'un référendum autorisant l'entrée d'Hugo Chavez au panthéon national, aux côtés du libérateur Simon Bolivar. Nicolas Maduro qui a appelé ses partisans à l'unité au risque de perdre tout le legs de son mentor, s'applique, en effet, à invoquer à tout bout de champ les réalisations et promesses de l'ancien dirigeant charismatique du pays. “Aujourd'hui, je suis président conformément à la Constitution, mais surtout parce que c'est lui qui l'a demandé", n'arrête-t-il pas d'assurer dans ses multiples interventions calquées sur celles de Chavez. Capriles assure qu'il allait lutter pour la présidentielle, afin de ne pas laisser la voie libre au candidat du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), Maduro. Candidat de la principale coalition d'opposition du pays en automne 2012 face à Chavez, il avait recueilli 44 % des voix, Capriles estime que sa nouvelle course le mènera à bon port. Et pour élargir son électorat, il va certainement jouer sur ce qu'il a d'ores et déjà qualifié de manipulation de la maladie de Chavez et d'exploitation de sa disparition. D. B.