Les nombreux intervenants ont débattu de la situation peu reluisante des dialysés au niveau local, contraints quelquefois d'effectuer des centaines de kilomètres pour une séance de dialyse. Le centre hospitalo-universitaire Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou a abrité, la semaine dernière, une journée d'information et de sensibilisation à l'insuffisance rénale chronique, qui s'inscrit dans le cadre la célébration de la 6e journée mondiale du rein. Elle s'est tenue à l'auditorium du CHU, en présence d'une panoplie de médecins spécialistes. Les nombreux intervenants ont débattu de la situation peu reluisante des dialysés au niveau local, contraints quelquefois d'effectuer des centaines de kilomètres pour une séance de dialyse. L'autre difficulté soulevée lors de cette rencontre réside dans la prise en charge des enfants atteints d'insuffisance rénale par les praticiens spécialistes, qui font face à l'absence de matériel miniaturisé plus adéquat dans le traitement de cette catégorie de patients, ce qui a des retombées néfastes sur la prise en charge de ces enfants. C'est ce qu'a fait d'ailleurs remarquer le Dr Badaoui, qui s'est exprimée de manière objective et réaliste sur la détresse des enfants atteints de cette maladie. Quant au Dr Seba, chef du service néphrologie au CHU de Tizi Ouzou, il est longuement revenu sur l'état actuel des insuffisants rénaux chroniques en Algérie, de manière générale, et en particulier dans la wilaya de Tizi Ouzou. Selon le Dr Seba, 980 greffes rénales ont été réalisées à ce jour en Algérie, dont 72 l'ont été au CHU de Tizi Ouzou, depuis 2006. Cet établissement hospitalier a déjà réalisé deux greffes depuis le début 2013. Quant au nombre de dialysés, l'orateur fait état de 700 patients pris en charge actuellement, dont une vingtaine d'enfants au niveau de la wilaya, et d'ajouter qu'ils sont 16 000 patients à être traités sur le plan national, enregistrant en moyenne 100 nouveaux cas par million d'habitants chaque année. A Tizi Ouzou, toujours selon Dr Seba, ils sont 80 nouveaux dialysés à être recensés et pris en charge. De leur côté, des dialysés que nous avons pu rencontrer ont soulevé des problèmes épineux liés aux séances d'hémodialyse. C'est le cas des malades résidant dans des villages lointains et isolés dans les régions de Azazga, Yakouren, Ifigha, Aïn El-Hammam, Azeffoun par exemple, où les malades sont contraints de se déplacer jusqu'au chef-lieu de wilaya pour une simple séance d'hémodialyse, alors qu'une clinique spécialisée se trouve à Azazga. “Certains malades habitent à 200 m seulement de cette clinique et se font dialyser à Tizi Ouzou ! Un paradoxe ! Il y a même des nouveaux malades qui ne trouvent pas de place pour se faire dialyser vu que tous les hôpitaux et les cliniques privées sont saturés", relèvent-ils. Il est donc impératif de renforcer les établissements spécialisés en hémodialyse afin de permettre à ces malades de se faire soigner dans les meilleurs délais et dans de bonnes conditions, sachant que chaque malade a besoin d'au moins trois séances d'hémodialyse par semaine. K. T