Le parti de Beji Caïd Essebsi a tenu hier un grand meeting qui a drainé une foule record. Le déplacement des dirigeants du parti à Gafsa s'est accompagné d'un renforcement évident des mesures de sécurité avec la présence de nombreux renforts sécuritaires et ce, pour parer à toute éventualité d'actes de sabotage. Il faut dire que ce meeting était un test pour le ministre de l'Intérieur qu'il a finalement réussi. Contre toute attente, le meeting tenu par le parti Nidaa Tounes dans cette ville du sud-ouest de la Tunisie, s'est achevé avec succès et dans d'excellentes conditions, malgré les protestations de certains habitants de la région. Ces derniers ont organisé une marche protestataire dans les rues de la ville de Gafsa pour manifester contre le meeting de Nidaa Tounes. La manifestation s'est dirigée vers le local où se tenait le meeting. Les participants à cette manifestation ont brandi des slogans anti-Nidaa Tounes et contre Béji Caïd Essebsi. Présent à cette réunion, Béji Caïd Essebsi a considéré qu'ils ont relevé le défi avec la réussite de la réunion de Gafsa. Le dirigeant du parti, Faouzi Elloumi, a affirmé quant à lui que les forces de l'ordre ont prouvé leur neutralité en tant que sécurité républicaine, vu qu'ils ont assuré la sécurité de la tenue de la réunion du parti contre toute attaque ou agression. Selon des sources médiatiques, le membre du mouvement Ennahdha, et gendre de Rached Ghannouchi, Rafik Abdessalem, avait fait une visite à Gafsa quelques jours avant l'arrivée des membres de Nidaa Tounes. “Lors de son intervention, BCE est passé aux choses sérieuses en critiquant la situation actuelle du pays tout en rassurant que c'était ainsi pareil pour toutes les régions mais à un degré moindre pour la région de Gafsa qui a de tout temps été marginalisée. Il a également rappelé le taux record du chômage qui sévit dans cette région (28% contre 18% de moyenne nationale avec 45% chez les diplômés). Caïd Essebsi a précisé que les délégations de Gafsa sont classées parmi les 50 moins bien loties dans le pays. Et pour y remédier, BCE a annoncé l'existence d'un grand projet global pour la région sans en préciser les détails. Il a dit qu'il fallait en discuter avec les dignitaires locaux avant de l'adopter pour qu'il soit cohérent avec les besoins et les spécificités de la région. Quant à la campagne des phosphates, il a déclaré qu'elle doit reprendre, au plus tôt, son activité pour le bien de tout le monde. Il a, à cette occasion, surfé sur cette déclaration, et les revendications des riverains par rapport à l'octroi d'un quota des bénéfices de la compagnie pour la région, en les exhortant à maintenir la pression sur le gouvernement pour pouvoir obtenir leur part. La police tunisienne a dispersé à l'aide de gaz lacrymogènes des manifestants pro-islamistes rassemblés à Gafsa pour dénoncer le meeting du parti laïque d'opposition honni du pouvoir. “Dégage, espèce de pourri", ont scandé les manifestants à l'adresse de Beji Caïd Essebsi, un ex-Premier ministre postrévolutionnaire, chef du parti Nidaa Tounès et opposant farouche à Ennahda, le mouvement islamiste qui dirige le gouvernement. Le parti, accusé par Ennahda d'avoir réuni en son sein des cadres du régime déchu du président Zine El Abidine Ben Ali, est régulièrement la cible d'attaques de militants pro-pouvoir sans que les forces de l'ordre interviennent, selon ces opposants. Fin décembre, des centaines de militants d'Ennahda et de la Ligue de protection de la révolution --LPR, sorte de milice pro-pouvoir-- avaient attaqué un hôtel de Djerba où avait lieu une réunion de Nidaa Tounès. I. O. Nom Adresse email