Le principal parti d'opposition tunisien, Nidaa Tounès, a accusé mardi le parti islamiste Ennahda au pouvoir de soutenir les "milices" responsables de l'attaque l'ayant visé samedi à Djerba (sud). "L'agression terroriste (...) a été orchestrée et préméditée par des milices soutenues par le mouvement Ennahda", a affirmé Nidaa Tounès (l'Appel de Tunisie) dans un communiqué. Le parti de l'ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi accuse également le Congrès pour la République (CPR), parti de centre gauche membre de la coalition au pouvoir dirigée par Ennahda, de complicité dans cette agression. Les responsables de Nidaa Tounès ont été attaqués et assiégés samedi par des centaines de manifestants islamistes qui ont envahi l'hôtel de Djerba (sud) où devait se dérouler une réunion de la formation. Le parti a dû annuler la rencontre en raison de cette situation. Plus tôt samedi, les opposants avaient été visés par des jets de pierres. "Le ministère de l'Intérieur assume la responsabilité de ce crime", a ajouté M. Essebsi dans ce communiqué, réclamant le remplacement des ministres islamistes de l'Intérieur et de la Justice par "deux personnalités compétentes et impartiales". Nidaa Tounès a également appelé à "la constitution d'un large front démocratique, rassemblant toutes les forces politiques et civiles, pour faire face à la violence terroriste". Nidaa Tounès est accusé par le gouvernement de chercher à réintégrer dans la vie politique des membres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Fondé en juillet, le parti est selon les sondages d'opinion au coude à coude avec Ennahda. Les affrontements entre partisans des deux camps interviennent régulièrement.