Dans un rapport publié le 15 avril, le "Stockholm International Peace Research Institute" (Sipri), une institution qui surveille les dépenses militaires dans le monde, constate une érosion globale des dépenses militaires... à l'exception de la Chine et de la Russie. Son diagnostic sera incontestablement revu à la hausse avec la relance de la course aux armements en Asie, conséquemment aux gesticulations guerrières des dirigeants de la Corée du nord. 1 750 milliards de dollars, c'est la somme qui a été réservée par l'ensemble des pays aux dépenses militaires en 2012. Elle a donc diminué de 0,5% par rapport à 2011, une première depuis 1998. Le Sipri explique cette diminution par les coupes dans les budgets défense des Etats-Unis ainsi qu'en Europe occidentale et centrale, en Australie, au Canada et au Japon. Cette tendance à la baisse est imputable aux politiques d'austérité. Depuis la crise financière mondiale de 2008, elle a cependant été partiellement compensée par la forte augmentation des dépenses en Asie, en Europe de l'Est, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Amérique latine. Malgré une baisse de leurs dépenses, les Etats-Unis trustent la première marche du podium des pays les plus dépensiers. La Chine occupe la deuxième marche de ce classement, suivie par la Russie ; leurs dépenses ont augmenté respectivement de 7,8 % (11,5 milliards de dollars) pour le premier et de 16% (12,3 milliards de dollars) pour le second. Les autres augmentations notables ont été observées au Moyen-Orient (8,4%), en Afrique du Nord (7,8%) où le Maroc et l'Algérie ont figuré en bonne place. Les deux voisins ont encore dépensé des milliards de dollars pour moderniser leurs forces militaires. Durant les dernières années, Alger a multiplié ses achats de 277 fois et le Maroc de 1 460 fois, selon toujours le Sipri. Une aubaine pour les marchands d'armes. De 2008 à 2012, le rapport de Sipri énonce que le royaume du Maroc a acquis des Etats-Unis 24 avions de chasse F16C, de la France 27 Mirages 2000, des Pays-Bas 3 frégates de type Sogma et de la Chine 57 chars Type 90-2. Toutefois, le document de l'institut suédois a oublié de mentionner le navire de guerre Multimission commandé, toujours, à la France et le contrat de missiles américains AIM-9X Sidewinder pour équiper les avions F-16C. Alger, de son côté, a diversifié ses achats et reste attaché aux fournisseurs russes, avec 93% des commandes (une quarantaine d'avions de chasse Sukhoï, deux projets de sous-marins et des avions d'entraînement, etc.). Sipri note qu'à partir de 2011, Alger a commencé à s'intéresser à d'autres industries militaires européennes. D. B. Nom Adresse email