C'est un album aérien, aux accents mystiques, composé de dix titres, et sorti aux éditions Belda Diffusion. Dans son disque, l'artiste algérienne – installée à Barcelone depuis 1994 – propose de savoureux mélanges et de belles fusions (musiques méditerranéennes), donnant ainsi un cachet moderne à beaucoup de chansons populaires algériennes. Chaque album de musique regorge de surprises et de secrets. A nous, auditeurs, de les apprécier et de les découvrir. Le secret du disque “Algerian Soul" (âme algérienne), de Neila Benbey (sorti en 2010 en France, en Espagne et au Portugal), est dans le rythme. Les rythmes sont originaux, subtils. “C'est un voyage au cœur de l'Algérie, avec une sonorité et la fusion méditerranéenne du métissage de Barcelone", est-il mentionné sur le dossier de presse de l'artiste, qui vit à Barcelone depuis 1994, et qui a multiplié les expériences musicales fructueuses et les rencontres artistiques opportunes. A la musique algérienne, Neila Benbey donne un cachet World Music, en injectant des sonorités pop ou encore jazz. Ce qui fait d'“Algerian Soul" un album aérien, tantôt mystique grâce à l'ingéniosité des arrangements, tantôt intime avec des compositions personnelles, comme le quatrième morceau de l'opus, “le Cœur serré", où Neila Benbey signe une ballade, un chant nostalgique, sur cette Algérie qu'elle a certes quittée, mais qui fera toujours partie d'elle. A l'Algérie, Neila s'adresse comme à un ami, un amant ou un frère, et chante : “Je pense à toi de temps en temps/ Tu me réclames je ne sais comment/ Car je me sens si près si loin de toi en même temps/ A jamais je serai tienne/ Loin de toi je me démène". Les deux autres morceaux inédits d'“Algerian Soul" sont “Tadzayrit" (qui célèbre la femme algérienne), et “Sahraui", mystérieux et riche en expérimentation sonore. Dans ce dernier, Neila Benbey rend hommage au style sahraoui, notamment le “Ayeye", mais pas uniquement, puisque ce titre est l'occasion pour la chanteuse de faire un clin d'œil, par le biais de son chant langoureux, aux maîtres de la musique algérienne, et de la poésie, comme Abdelkrim Maghraoui, Abdelkader El-Khaldi, ou encore El-Hadj M'hamed El-Anka. Avec des accents mystiques, “Sahraui", qui inaugure l'album, suspend le temps et le dilate. Neila Benbey signe également beaucoup (trop !) de reprises, mais les brillants et créatifs arrangements sortent l'album de l'ordinaire et du déjà-vu/déjà-entendu. L'artiste reprend “Bakhta", célèbre texte de Abdelkader El-Khaldi, repris par cheb Khaled, il y a déjà quelques années. Arrangé en mélodie pop, le morceau est superbement bien revisité rythmiquement, mais on oublie parfois le texte, et on passe à côté de la beauté de ce merveilleux poème. Si on connaît, c'est bien ; si on n'en a jamais entendu parler, on ne retiendra pas grand-chose, à part... le nom de Bakhta ! “Chehlet laâyani", autre grand classique de la chanson algérienne, écrit par Abdelhakim Garami, a également été repris par la jolie voix fraîche de Neila Benbey. Les rythmes de ce morceau qui invitent à la fête sont entraînants, pleins d'énergie. La chanteuse revisite, à sa sauce toujours, “Zwit rwit" d'Idir et “Sidi hbibi" de Salim Hellali (avec une partie interprétée en duo en espagnol). En somme, “Algerian Soul" restitue l'âme musicale algérienne, avec une ouverture sur les sonorités modernes, les sons et les rythmes d'ailleurs. Neila Benbey réussit, en dix chansons, à faire (re)naître les sensations les plus exquises enfouies en nous-mêmes. S K Nom Adresse email