Du 29 au 31 mai dernier, s'est tenue cette manifestation parrainée par Kamel Hamadi. Elle a été marquée par de nombreuses conférences sur la chanson kabyle, notamment “La chanson kabyle à travers le temps" et “La chanson féminine moderne" qui ont été animées par des auteurs et spécialistes. Outre les rencontres, un concours de musique a récompensé les chanteurs de demain. La maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou a abrité du 29 au 31 mai, la première rencontre autour de la chanson kabyle. Cet évènement qui représente un véritable carrefour pour les jeunes talents a été parrainé par l'artiste et compositeur Kamel Hamadi. Organisée par le ministère de la culture dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, cette première édition était inscrite sous le thème “L'Algérie dans le cœur des jeunes". Le coup d'envoi de cette rencontre a été donné mercredi dernier, par une conférence-débat autour de la chanson de Kabylie, qui a été animée par Kamel Hamadi, qui a marqué l'histoire de la chanson kabyle et a lancé tant de vedettes de la chanson algérienne. Sous le thème de “La chanson kabyle à travers le temps", le conférencier a évoqué chronologiquement l'évolution de la chanson kabyle à travers plusieurs générations depuis ses débuts en 1928 jusqu'à 1940. Car avant 1928, “la chanson se limitait aux chants populaires, notamment achwik" et “ce n'est qu'après les années 40 que le genre musical kabyle a commencé à s'épanouir", a-t-il dit. Et d'ajouter : “La réalisation des premiers enregistrements musicaux et l'ouverture du chant radiophonique ont énergiquement soutenu cet essor, permettant à la chanson de connaître un air nouveau". L'autre conférence, programmée durant la même journée, a été animée par Hassina Kherdouci, du département langue et culture amazighe de l'université de Tizi Ouzou sur “La chanson féminine moderne". Dans l'après-midi de jeudi, Denise Brahimi, auteur de l'essai intitulé “Grandeur de Taos Amrouche", a, quant à elle, animé une rencontre-débat autour de l'œuvre artistique de Taos Amrouche. Ce fut avec passion que Denise Brahimi a évoqué le parcours historique de Taos Amrouche qui a réussi, par la chanson, à faire connaître le patrimoine berbère de la Kabylie et de l'expliquer à travers ses différents concerts dans le monde, notamment à Rabat, Florence, Dakar, Genève, Venise. Elle a su sortir du terroir tout un patrimoine populaire oral pour le valoriser et le faire aimer par un public qui n'était pas systématiquement berbérophone. “Taos Amrouche n'a pas inventé le chant kabyle, mais elle l'a rendu perceptible dans sa langue d'origine. Le sublime, en elle, a atteint un certain lieu où les différences s'abolissent. Il y a chez Taos Amrouche un état de ravissement après chaque concert, un sentiment d'avoir accompli un acte profond", a-t-elle indiqué. Cette dernière abordera également le côté littéraire de l'écrivaine Taos Amrouche et la place de l'exil et du phénomène du rejet chez elle notamment, à travers “Jacinthes noires", paru en 1947 où l'héroïne était confrontée à son destin d'étrangère. Pour la clôture de cette manifestation (hier), le Dr Mouloud Ounoughène, a animé une conférence sous le thème “Tendances musicales actuelles dans la chanson kabyle" et parallèlement à ces communications, un concours de chanson kabyle a récompensé de nombreux jeunes talents qui seront certainement les chanteurs de demain. K. T Nom Adresse email