Les deux délégations estiment qu'à présent, seule la relance compte. Et surtout repartir du bon pied. Mais relancer pour quel résultat et dans quelle perspective ? Signé depuis vingt-cinq ans avant qu'il ne soit mis en veilleuse, il y a quelques années, le jumelage entre la ville de Tizi Ouzou et la ville française de La Roche-sur-Yon vient d'être relancé à la faveur d'une nouvelle visite effectuée, dans la capitale du Djurdjura, d'une délégation conduite par Tarek Tarrouche, adjoint au maire de la capitale de la Vendée. Lors d'une conférence de presse animée, hier, à l'hôtel Lalla Khedidja de Tizi Ouzou, les membres des deux délégations, locale et française, ont laissé apparaître un optimisme quelque peu démesuré sur ce que peut apporter ce jumelage aux deux régions. Une démesure qui s'explique bien entendu par le bilan mitigé de ce quart de siècle de jumelage entre les deux villes. Qu'a-t-il apporté concrètement ce jumelage ? ne cessaient d'interroger, sur ce point, les journalistes présents ? “Dans la capitale de la Vendée qui compte 54 000 habitants, la population ne cesse de s'intéresser à la Kabylie en participant, par exemple, de plus en plus à la célébration du Nouvel an berbère", a cité Tarek Tarrouche, l'adjoint au maire et délégué aux relations internationales de la mairie de La Roche-sur-Yon. Outre cet exemple concret, les explications sont restées, pour la plupart, vagues. Inversement, ce jumelage a-t-il permis à la population de Tizi Ouzou de s'intéresser aux traditions de La Roche-sur-Yon ? “Au cours de ces 25 années de jumelage, plusieurs échanges de citoyens ont été réalisés ainsi que des échanges de pratiques et d'expériences dans de nombreux domaines", est-il noté dans le communiqué de presse à travers lequel il a été déploré que “suite à la période difficile des années 2000, le flux des échanges a été ralenti". Il a été ralenti surtout lorsque les autorités françaises avaient découvert que ce jumelage profitait, à un moment de son existence, beaucoup plus à de nombreuses personnes pour l'obtention d'un visa pour un voyage sans retour au pays. Ce constat fait, les deux délégations estiment qu'à présent, seule la relance compte. Et surtout repartir du bon pied. Mais relancer pour quel résultat et dans quelle perspective ? “L'objectif de cette rencontre réside dans la volonté de la nouvelle équipe municipale de Tizi Ouzou de réactiver ce partenariat franco-algérien", est-il souligné dans le communiqué de la rencontre dans lequel est ajouté que, durant ce séjour de la délégation française, plusieurs réunions de travail sont organisées et de nombreuses rencontres avec la société civile ont permis d'avancer sur les axes de coopération à développer pour les prochains mois et années. En ce sens, le chef de la délégation française a préféré l'explication philosophique que celle pratique en disant plaider pour “un système d'échanges d'une capacité exceptionnelle entre les deux sociétés civiles des deux rives et dans lequel les acteurs de ce jumelage joueront un rôle de facilitateur d'échange". Pour sa part, la représentante de la délégation de Tizi Ouzou, Djazia Asmani, la présidente de la commission de l'urbanisme, tourisme et l'artisanat à l'APC de Tizi Ouzou, des pistes d'échange d'expériences sont déjà tracées dans certains domaines tels que l'hôtellerie et la gestion des déchets et aussi en matière de mise à niveau des agents municipaux. Les membres des deux délégations ont souhaité aller jusqu'à la relance des échanges inter-lycées et collèges des deux villes, française et algérienne. Des échanges qui ne manqueront sans doute pas d'être confrontés au problème des visas et qui n'échapperont peut-être pas aussi aux habituels choix des participants par affinité, amitié et familiarité. S L Nom Adresse email