"Belfodil réfléchit et Vahid réfléchit aussi." Prononcée voilà maintenant plusieurs mois par le sélectionneur national Vahid Halilhodzic après que l'attaquant Ishak Belfodil eut laissé apparaître un minimum insuffisant de disponibilité à répondre favorablement à une convocation chez les Verts, trop hâtive à son goût, cette phrase à effet de sentence résume encore parfaitement la situation assez singulière du Parmesan vis-à-vis de l'EN. Le temps de la réflexion, allongé réciproquement, n'a toutefois pas encore expiré. Du moins, au niveau des méninges du cérébral Vahid Halilhodzic. Car, si Ishak Belfodil a fini sa réflexion par un appel du pied via son agent, le patron technique des Verts préfère, pour l'instant, réserver sa conclusion à plus tard. Le temps certainement de prendre des vacances amplement méritées après une campagne africaine pré-estivale réussie sur tous les plans. Le temps aussi de songer et de réfléchir, de nouveau, à tête reposée, à ce "cas Belfodil". Le fait d'avoir affirmé "ne vouloir faire aucun commentaire" sur les déclarations de l'agent de Belfodil après que ce dernier eut affiché son entière disponibilité à répondre cette fois-ci affirmativement à une éventuelle convocation en sélection nationale algérienne laisse, déjà, à penser que, prévoyant comme il est, Vahid Halilhodzic a certainement pris la précaution de ne surtout pas commettre l'impair de fermer, maladroitement, la porte au nez du très courtisé attaquant de Parme. La diplomatie reconnue du patron de la FAF, Mohamed Raouraoua, et (assurément) ses chuchotements à l'oreille de Vahid ont, de ce point de vue, évité au dernier nommé de froisser une nouvelle fois Ishak Belfodil et de le faire définitivement fuir au point de regretter, éventuellement, d'avoir troqué le bleu de sa France adoptive par le vert de la sélection de son pays d'origine. Susceptible comme il est, l'actuel sociétaire de Parme, connu du reste pour son caractère à part, son tempérament de feu et ses coups de sang, aurait indiscutablement très mal pris une quelconque piqûre langagière d'Halilhodzic. Ça a ça de bon, une longue réflexion. Et les conseils d'un homme (Raouraoua), désormais rompu à ce genre de tractations et habitué à "traiter" avec les jeunes talents franco-algériens au point de maîtriser parfaitement l'art de répondre favorablement à tous leurs caprices naissants, le temps de les appâter et d'en faire un gage de réussite en vert. Maintenant qu'il a passé avec succès l'oral, suivant l'acte — tout aussi oral — de bonne volonté d'Ishak Belfodil, il incombe désormais au sélectionneur national Vahid Halilhodzic de traduire cela empiriquement. Voir le nom de Belfodil coché en gras sur la liste des éléments retenus pour la rencontre amicale du 14 août prochain en sera le plus démonstratif. Nous entendons d'ici les voix toujours discordantes de ceux qui critiqueront à tout-va ce choix, sur l'autel d'un nationalisme qui répond à leur seule étroite vision de la vie et dont n'aurait fait preuve le jeune attaquant de Parme qu'après qu'un parfum de Mondial eut enjolivé la campagne réussie des Verts barragistes et à 180 minutes seulement de l'ensorceleuse Rio de Janeiro. Mais plus que ses hésitations, quelque peu compréhensibles à la vue de son jeune âge et des immenses défis qui l'attendaient au sein de la formation parmesane de l'exigeant Roberto Donadoni, il serait plutôt plus terre-à-terre de s'interroger sur la possibilité, pour une aussi ambitieuse EN que celle du coach Vahid, de se passer des services d'un as en attaque aussi prometteur qu'Ishak Belfodil. La réponse coule naturellement de source : l'Algérie ne peut se permettre le luxe de laisser sur le carreau un tel attaquant de classe mondiale sur lequel un aussi historique et prestigieux club que l'Inter de Milan a conçu et basé son mercato estival. Jamais, de l'histoire de l'Algérie du football, l'équipe nationale n'a possédé un avant-centre évoluant dans ce registre-là et faisant (carrément) partie d'une telle écurie italienne. Même à ses plus belles années, dans son âge d'or des eightees, l'EN ne comptait pas dans ses rangs un tel phénomène de précocité. Maintenant que l'occasion s'est présentée de pouvoir afficher dans sa liste nominative de sa composante humaine un 9 qui évolue(ra) à l'Inter de Milan, la Nazionale ne peut se permettre une quelconque tergiversation, encore moins une (longue) réflexion qui serait, du coup, assimilée à un coup de folie. Cela semble d'autant plus évident que se profile à l'horizon une tellement alléchante et si excitante possibilité de former une avant-garde de rêve, avec un tranchant trident Brahimi-Feghouli-Belfodil appuyé par un surpuissante rampe de lancement nommée Taïder. Une abondante palette technique doublée d'une imposante masse athlétique qui doterait l'EN d'une mini dream-team offensive capable de faire sauter n'importe quel verrou défensif adverse. La précocité du phénomène Belfodil avec tout ce qu'il présente comme maturité tactique acquise en Série A, puissance physique, finesse technique, efficacité et sens du but apparaît, donc, clairement comme une plus-value à la portée des Verts que Vahid Halilhodzic ne peut se permettre de rater sous aucun prétexte. Quand bien même celui de la réflexion approfondie. R. B. Nom Adresse email