La Banque d'Algérie vient de serrer les vis en matière de financement du commerce extérieur. En effet, l'article 11 du règlement n°13-O1 - paru le 2 juin dans le Journal officiel — fixant les règles générales en matière de conditions de banque applicables aux opérations de banque énonce une restriction. "Les tarifs des commissions prélevées par les banques au titre des opérations du commerce extérieur sont plafonnés..." Ces tarifs étaient fixés librement par les banques. Cette mesure touche de plein fouet les banques étrangères, principalement Société Générale, Bnp Paribas et Natixis. Elle va réduire leurs revenus, en d'autres termes leurs profits. "Nous allons perdre 30% du produit net bancaire (PNB)", confie un représentant d'une banque étrangère. Puisque les banques privées, qui sont toutes étrangères, réalisent l'essentiel de leurs revenus sur l'activité de financement du commerce extérieur. Un effet d'aubaine, disait un expert bancaire. Parce que leurs profits générés essentiellement par le commerce extérieur au cours de ces dernières années sont devenus très importants. Ces banques, de la façon la plus légale, transférait d'importants bénéfices vers leur maison mère. Cette mesure n'aura pas d'impact significatif, en revanche, sur les banques publiques qui détiennent toujours l'essentiel du marché. Par ce règlement, la Banque d'Algérie entend réorienter les crédits bancaires vers le financement de la PME et des investissements. Mais ce règlement aura un effet pervers, soutient un banquier privé. Les banques privées vont compenser ces pertes "les banques privées vont s'aligner à la directive de la Banque d'Algérie : les commissions qui étaient traitées de 0,20% à 0,30% pour les grandes entreprises qui représentent l'essentiel de l'activité du commerce extérieur de ces banques, ils vont les ramener à 0,65%, un gain de 50 points qui vont compenser les pertes sur les commissions de change." Cela va limiter les pertes essuyées par ces banquiers sur l'activité du commerce extérieur. Pour le même banquier, certaines banques privées risquent face à ces pertes de fermer les agences moins rentables, ceux notamment de l'intérieur du pays. Reste surtout à savoir si ce règlement en dépit de ces pertes va obliger les banques privées à privilégier le financement de l'investissement. Par ailleurs, le texte prévoit un ensemble de dispositions en faveur de la clientèle particulière. "Les banques et établissements financiers sont tenus de porter à la connaissance de leur clientèle et du public par tous moyens les conditions de banque qu'ils pratiquent pour les opérations qu'ils effectuent. À ce titre, ils sont tenus d'informer leurs clients sur les conditions d'utilisation des comptes ouverts, sur les prix des différents services auxquels ils donnent accès et sur les engagements réciproques de la banque et du client." En cas de retard dans l'exécution de l'opération, le client bénéficie d'un dédommagement : "Tout retard dans l'exécution d'une opération de banque, au-delà de la valeur réglementaire donne lieu à une rémunération versée au client par la banque ou l'établissement financier concerné." K. R Nom Adresse email