Le débrayage coïncide avec la période des retraits de salaires, prenant ainsi une nouvelle fois le citoyen en otage. Les postiers d'Alger, en grève depuis mercredi dernier, ne décolèrent pas. Leur mouvement enclenché sans préavis semble avoir un écho auprès des travailleurs qui se mobilisent chaque jour davantage. Le hic est que cette grève sauvage en a surpris plus d'un, en premier lieu le citoyen, pris en otage. Le débrayage coïncide, et c'est loin d'être le fait du hasard, avec la période des retraits des salaires, ce qui risque d'envenimer sérieusement la situation. Difficile de trouver un interlocuteur du côté du syndicat des postiers, car il ne s'agit pas de celui de l'UGTA, mais plutôt d'un collectif de travailleurs qui se disent être sous le drapeau d'un syndicat autonome. La direction générale, pour sa part, n'était pas non plus disposée à se prononcer sur la question et observe jusque-là le silence absolu. Rappelons que les principales doléances des postiers concernent l'application de l'effet rétroactif des augmentations décidées en 2011 à compter de 2008, l'application de la nouvelle grille des salaires à partir du mois d'août 2013 avec effet rétroactif à partir de janvier dernier et l'amélioration immédiate des conditions de travail en palliant le manque flagrant de la main-d'œuvre et la disponibilité des moyens. Parmi les doléances figurent également l'ouverture d'une enquête sur la gestion des œuvres sociales et les ressources humaines et garantir la protection des postiers et une protection juridique absolue dans le cas d'une agression. Ce qui a suscité, aussi, le courroux des postiers, visiblement déterminés à aller jusqu'au bout de leur logique, réside dans leur déception devant les engagements pris par la tutelle à leur égard, en l'occurrence le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (MPTIC). En effet, en janvier dernier, les postiers avaient mis fin à un débrayage de plusieurs jours après avoir reçu des garanties de la part du ministre de tutelle, Moussa Benhamadi, concernant la prise en charge des revendications socioprofessionnelles des travailleurs. En mai dernier, la grève a été évitée de justesse, et là encore, la tutelle s'est engagée de manière claire pour "rouvrir le dossier relatif à la révision de l'actuelle convention collective annonçant son accord de principe pour l'application de la grille des salaires avec effet rétroactif à partir de janvier 2008". Il était même question d'asseoir une vision claire sur les possibilités d'évolution du travailleur dans sa carrière professionnelle, la mise en place d'un dispositif transparent en matière de recrutement, de désignation à des postes de travail et d'évolution dans les fonctions de responsabilité, une mobilité professionnelle et une polyvalence dans l'exercice des métiers de la poste ainsi qu'une promotion verticale adaptée à la nature des activités de la poste. N. S Nom Adresse email