Et revoilà la grève au sein d'Algérie Poste. Après quelques mois de répit, les travailleurs sont encore revenus à la charge. Le moment choisi pour cette action de protestation n'est guère fortuit, car il coïncide avec le virement des salaires de la plupart des travailleurs de la Fonction publique et des retraités, ce qui risque de provoquer une implosion sociale à grande échelle. Ainsi, les travailleurs d'Algérie Poste ont entamé ce nouveau mouvement de grève illimité depuis mercredi pour réclamer leurs droits socioprofessionnels. Sans préavis, ils étaient nombreux, à travers plus de vingt wilayas, jeudi dernier, à avoir répondu à l'appel du Syndicat national autonome des postiers (Snap). Hier, à 9h on s'est déplacé au niveau de la poste de Kouba pour s'assurer que le service minimum est mis en place. Hélas, ce ne fut pas le cas, le rideau de l'agence était carrément baissé. Juste une petite pancarte collée au mur et qui mentionne la grève sans donner des explications. Apparemment les travailleurs sont de plus en plus déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à satisfaction de leur plateforme de revendications. A cet effet, les travailleurs "dénoncent le non-respect de la tutelle et de la direction générale des engagements pris précédemment", et ce pour la énième fois. Par ailleurs, ils se disent ne "plus croire aux promesses de ces deux parties". Il convient de rappeler que les principales doléances des postiers sont l'application de l'effet rétroactif des augmentations décidées en 2011 à compter de 2008, l'application de la nouvelle grille de salaire à partir du mois d'août 2013 avec effet rétroactif à partir de janvier 2013 et l'amélioration immédiate et urgente des conditions de travail en palliant le manque flagrant de la main-d'œuvre et la disponibilité des moyens de travail. En outre, l'ouverture d'une enquête immédiate sur la gestion des œuvres sociales et les ressources humaines et garantir la protection des postiers et une protection juridique absolue dans le cas d'une agression. Enfin, le Syndicat national autonome des postiers lance un appel à la direction de l'entreprise afin d'ouvrir la porte du dialogue. Les grévistes, qui paralysent les guichets de poste, ont à cet effet "durci le ton". Pour rappel, le ministre de tutelle avait, en personne, lors de son déplacement à l'un des rassemblements des postiers en janvier dernier, promis de résoudre tous les problèmes des employés au plus tard le 20 février. Mais à ce jour, il n'a pas donné suite à ses promesses. Il faut signaler la qualité du service des postiers qui reste à désirer. En effet, le citoyen souffre le martyre avant qu'il puisse retirer son argent. Alors il serait judicieux de penser avant d'entamer un débrayage pour revendiquer les droits, appliquer d'abord les devoirs. Un long chemin a été parcouru par Algérie Poste sur la voie de la modernisation de ses services et infrastructures depuis 2002, mais l'amélioration des prestations n'est toujours pas d'actualité. Et les grève qui se succèdent ne font qu'empirer la situation.