Les travailleurs d'Algérie Poste de la wilaya d'Alger ont entamé, mercredi dernier, un mouvement de grève illimité, sans préavis, pour réclamer principalement des augmentations de salaire. La grève, initiée par le Snap (Syndicat national autonome des postiers), non reconnu par la tutelle, a paralysé au premier jour plusieurs bureaux de poste dans la capitale. Ce mouvement de grève a fini par gagner, selon cette organisation syndicale, d'autres bureaux de poste au niveau de 25 wilayas. Le service minimum a été assuré au niveau des agences principales, dont la Grande-Poste, celle de la place des Martyrs ou encore celle d'El-Harrach par les chefs de service et les chefs de département. Le reste des employés a investi les esplanades et les jardins publics avoisinants leurs lieux de travail. Dans un communiqué, non signé, rendu public hier, le Snap réclame l'application de l'effet rétroactif des augmentations, décidées en 2011, à compter de 2008, de la nouvelle grille des salaires à partir du mois d'août 2013, avec effet rétroactif à partir de janvier 2013 et l'amélioration des conditions de travail en palliant le manque flagrant de main-d'œuvre et des moyens de travail. Parmi les doléances des travailleurs, figurent également l'ouverture immédiate d'une enquête sur la gestion des œuvres sociales et les ressources humaines, la protection des postiers par une procédure juridique en cas d'agression. Enfin, le Syndicat national autonome des postiers lance un appel à la direction de l'entreprise afin qu'elle ouvre les portes du dialogue avec le véritable partenaire social et le représentant légitime et unique des postiers. Certains employés grévistes sollicitent la visite de leur DG pour un dialogue « constructif », car « le bras de fer entre les travailleurs et la tutelle n'arrangera personne ». Notons que dans les prochains jours, il va y avoir le versement des salaires des fonctionnaires des corps constitués et des pensions de retraité. Que feront les grévistes ? Les postiers en grève illimitée sont déterminés à aller jusqu'au bout. « Nous exigeons du concret », peut-on lire sur une pancarte à la Grande-Poste d'Alger. Nos tentatives de joindre le directeur général d'Algérie Poste, Mohand Laïd Mahloul, ont été vaines. Un responsable au niveau du ministère de la Poste et des TIC a indiqué qu'« il y a une entreprise qui s'occupe de ce mouvement, elle s'appelle Algérie Poste. Le ministère n'y a rien à avoir ». Une fois de plus, les citoyens sont laissés dans le désarroi. Sur le perron de la Grande-Poste, les usagers fulminent. « La moindre des choses aurait été de nous informer à l'avance », dira une dame rencontrée sur place qui n'a pas pu retirer de l'argent pour faire face à des dépenses urgentes. Pour rappel, en janvier dernier, Algérie Poste a connu un mouvement similaire. Les postiers avaient mis fin à un débrayage de plusieurs jours après avoir reçu des garanties de la part du ministre de tutelle, Moussa Benhamadi, concernant la prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles.