Cette structure se veut un espace de concertation, un centre de réflexion et une force de proposition qui regroupera tous les acteurs de la filière pour une meilleure organisation de l'activité. La filière des viandes rouges se dotera prochainement d'un conseil interprofessionnel qui regroupera tous les acteurs et autres intervenants dans cette activité. À travers la mise en place de cette structure, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural veut organiser au mieux ce créneau dont les prix des produits connaissent actuellement une hausse insoutenable sur le marché national. Une flambée à la fois excessive mais surtout inexpliquée, que ni la production nationale ni les importations n'ont pu endiguer. L'installation de ce conseil est donc de mise. Il servira d'espace de concertation et de conciliation entre tous les professionnels concernés allant de l'éleveur jusqu'au détaillant. Il sera appelé à jouer le même rôle que ceux des offices du lait (Onil) et des céréales (Oaic). De prime abord, on s'attend à ce que le conseil collabore directement avec l'Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev), un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) créé en application de la loi sur l'orientation agricole de 2008. Il lui sera réservé le statut de force de proposition et de centre de réflexion qui permettra aux acteurs concernés de travailler en étroite collaboration et de défendre leurs intérêts communs. La décision de créer ce conseil interprofessionnel a été annoncée par le ministre, Dr Rachid Benaïssa en personne, jeudi, au cours d'une réunion à laquelle ont pris les éleveurs ovins, bovins, caprins, camelins et équins, des représentants de la profession et de l'interprofession ainsi que des différents organismes relevant du secteur de l'agriculture. "Nous sommes à la recherche du meilleur moyen pour organiser la filière des viandes rouges afin d'aboutir bientôt à la création d'un Conseil interprofessionnel", a indiqué le ministre. À l'instar de ce qui est réalisé dans les filières avicoles et céréalières, a-t-il expliqué, le conseil réunira les éleveurs, les représentants de la profession et les structures relevant du secteur de l'agriculture. Il sera un lieu où seront débattus des sujets spécifiques qui traiteront de la modernisation et de l'industrialisation de la production des viandes rouges. La filière a, selon le ministre, connu plusieurs transformations, notamment, l'augmentation de la taille du cheptel. L'Algérie compte 25 millions de têtes d'ovins, 1,9 million de bovins et 4,9 millions de caprins. L'élevage camelin s'élève à 340 000 têtes alors que le cheptel équin est évalué à 46 000 têtes. La production de viandes rouges, quant à elle, a suivi une courbe ascendante passant de 3,7 millions de quintaux en 2010 à 4,2 millions en 2011 et dépassé les 4,4 millions en 2012. Le ministre pense que ces quantités appréciables ont contribué à la réduction de l'importation dont la valeur a avoisiné, a-t-il avoué, les 100 millions de dollars durant le premier semestre de l'année 2013. Les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistique des douanes (Cnis) ont montré que la facture des importations des viandes fraîches et congelées pendant les 5 premiers mois de l'année en cours, a atteint 79,31 millions de dollars contre 98,64 millions de dollars à la même période en 2012. En volume, les quantités importées ont également reculé passant de 29 017 tonnes en 2012 à 22 109 tonnes 2013, en baisse de 23,8%, précise encore la même source. Outre les dérogations accordées par le ministère pour l'importation des viandes rouges congelées, des opérateurs algériens ont importé, pour la première fois, de la viande fraîche sous vide. Par ailleurs, les éleveurs présents à cette rencontre ont soulevé quelques problèmes liés, entre autres, à la disparition du couvert végétal du fait de l'extension des concessions agricoles et des campagnes anarchiques de labour, les prix de l'aliment de bétail et le manque d'eau dans les zones pastorales. B. K. Nom Adresse email