Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a dévoilé, jeudi, les nouvelles mesures prises par son département qui visent à mettre un terme à la hausse des prix des viandes rouges. A cet égard le ministre a déclaré "la filière des viandes rouges, marquée actuellement par une fluctuation à la hausse des prix et un marché dominé par les gros éleveurs, sera bientôt organisée". M. Benaïssa, qui s'exprimait lors d'une rencontre de concertation avec les acteurs de cette filière, a précisé " on est en phase de recherche du meilleur moyen d'organisation de la filière des viandes rouges pour parvenir bientôt à la création d'un Conseil interprofessionnel" à l'instar de ce qui est réalisé dans les filières avicoles et céréalières. En outre, il a indiqué cette nouvelle structure regroupera aussi bien les éleveurs que "des représentants de la profession et des structures relevant du secteur de l'agriculture", précisant que ce Conseil sera un espace "pour débattre de sujets précis afin de renforcer la filière". Le ministre a indiqué que la filière a connu plusieurs transformations et a mis l'accent sur l'augmentation du cheptel. Selon lui, l'Algérie compte 25 millions de têtes d'ovins, 1,9 million de bovins et 4,9 millions de caprins. Le cheptel camelin est quant à lui estimé à 340 000 têtes contre, 46 000 têtes pour le cheptel équin. Quant à la production de viandes rouges, le ministre a précisé qu'elle "est passée de 3,7 millions de quintaux en 2010 à 4,2 millions en 2011 pour atteindre 4,4 millions de qx en 2012". Ce niveau de production a contribué à la réduction de l'importation, selon M. Benaïssa, qui a estimé qu'elle s'est établie à 100 millions de dollars au cours des six premiers mois de l'année. Malgré ces résultats, les éleveurs présents lors de la rencontre de concertation ont exposé de nombreux problèmes. Ils ont insisté sur la disparition du couvert végétal du fait de l'extension des concessions agricoles et des campagnes anarchiques de labour, les prix de l'aliment de bétail et le manque d'eau dans les zones pastorales. Abordant la question de la hausse incontrôlée des prix des viandes rouges en dépit de la disponibilité, le ministre a indiqué que cela est le résultat de la multiplication des intermédiaires avant que le produit n'arrive chez le consommateur. Benaïssa nous prouve une fois de plus qu'il n'a aucune autorité sur le secteur avicole, tout comme son collègue du Commerce, Benbada. D'ailleurs, ces deux responsables se sont contentés de dire que cette augmentation des prix est due à la forte demande intervenue durant le mois de Ramadhan. A cet égard, il semble qu'il faut rappeler que l'Etat pour faire face à cette demande, avait importé une quantité importante de viandes rouges et blanches. Pis encore, ils ont assuré que la production nationale suffira, mais le temps a prouvé qu'il y a insuffisance.