Le ministre de l'Agriculture a annoncé que la filière des viandes sera organisée de fond en comble. Selon le rapport de la Banque d'Algérie pour 2012 rendu public mercredi dernier, il a été relevé que l'inflation dont souffre l'économie nationale a été soutenue par «la hausse des prix de quelques produits frais, comme la viande ovine, a contribué davantage à ce mouvement à la hausse des prix en 2012 (49,65%). Et au ministre Rachid Benaïssa, d'annoncer le lendemain jeudi que la filière des viandes rouges, marquée actuellement par une tendance à la hausse prononcée des prix et un marché dominé par les gros éleveurs, sera bientôt organisée. Cette initiative annoncée jeudi par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural (Madr), vient en appoint avec la récente décision relative aux filières avicoles et céréalières. La démarche recherchée a pour but de créer un «Conseil interprofessionnel» a précisé M.Benaïssa lors d'une rencontre de concertation avec l'ensemble des acteurs de ce secteur, tenue au siège du Madr. Cette nouvelle structure regroupera, aussi bien les éleveurs, que «des représentants de la profession et des structures relevant du secteur de l'agriculture», a indiqué Benaïssa, qui a précisé que ce Conseil constituera «un espace idoine pour débattre de points précis afin de renforcer la filière». Le ministre a indiqué que la filière qui a connu plusieurs aménagements a vu une augmentation de la taille du cheptel algérien à «25 millions de têtes d'ovins, 1,9 million de bovins et 4,9 millions de caprins.» Le cheptel camelin est estimé à 340.000 têtes contre 46.000 pour l'équin. Citant le volume de la production de viandes rouges, le ministre a précisé qu'elle «est passée de 3,7 millions de quintaux en 2010 à 4,2 millions/q en 2011 pour atteindre 4,4 millions/q en 2012». Les wilayas de Djelfa, Batna et El Bayadh, ont été les zones pilotes dans cet accroissement de la production. Ce niveau non négligeable de production a contribué à la réduction de l'importation par le secteur, a indiqué le ministre qui a estimé que celle-ci s'est toutefois établie à 100 millions de dollars au cours des six premiers mois de l'année. Toujours selon le ministre, la hausse des prix n'est pas due à un problème de disponibilité qui a connu, une amélioration significative ces dernières années. Pour appuyer ses dires, il a affirmé que durant l'année 2013, environ 22.000 têtes bovines ont été destinées à l'engraissement contre seulement 7000 en 2012. Exposant leurs difficultés, les éleveurs ont, pour leur part, insisté sur la rareté du couvert végétal conséquent aux concessions agricoles et aux campagnes de labour. Les prix de l'aliment de bétail et le manque d'eau dans les zones pastorales ont également été évoqués. S'exprimant sur la hausse, quelque peu incontrôlée des prix des viandes rouges en dépit d'une disponibilité jugée satisfaisante, le ministre a expliqué que cela est le résultat de la multiplication des intermédiaires avant que le produit n'arrive chez le consommateur.