Le candidat Ghozali persiste et signe

El Moudjahid, qui tient bien la comptabilité des soutiens à la candidature, pour le moment dissimulée, de Bouteflika, annonçait, hier, qu’en plus de Rabha Tounsi, des “Étudiants démocrates� se sont payé un colloque à l’hôtel Safir pour appuyer la candidature de Bouteflika. Le Journal “officiel� nous apprend aussi que, par la voix de leur syndicat, les…coiffeurs d’Alger “optent pour Bouteflika�. Une bonne raison de laisser pousser ses cheveux pour marquer son opposition à la reconduction du Président sortant. D’autant plus que dans le temps, du temps du ministre Bouteflika, les cheveux longs soulignaient, comme le chantait Brel, le fait qu’on “ait des opinions�.
La parade préélectorale se poursuit. Et les initiatives les plus étonnantes continuent à nous venir, y compris des personnalités les plus sérieuses. Il en est ainsi de Sid Ahmed Ghozali qui déclare sa candidature à une semaine de la clôture de la campagne de collecte des parrainages citoyens. On le croyait déjà candidat, vu qu’il avait retiré les imprimés de caution auprès des services du ministère de l’Intérieur. Mais s’il a décidé de nous faire part, hier plutôt qu’avant, d’une ambition qu’on croyait établie, c’est qu’il a de nouvelles raisons qu’il refuse de nous révéler pour préciser ses intentions.
L’ancien Premier ministre, qui convient qu’“aux yeux de tous, les élections sont bien cadenassées et que les jeux sont déjà faits�, pense quand même qu’“une élection présidentielle est un moment majeur dans la vie d’une nation, pour le meilleur et pour le pire�.
Ghozali, qui ne partage pas la démarche du groupe des dix, parce qu’ils “n’ont pas de dénominateur commun�, est résolu à aller au bout de sa candidature. Voici donc anticipé un éventuel retrait collectif du groupe des dix. “Seul (l’en) empêcherait la poursuite de recours illégaux à des moyens d’État pour faire obstruction à cette candidature�. C’est clair : s’il rassemble le nombre légal de signatures, il est candidat.
C’est tout de même étrange qu’il convienne que “la politique a été avilie, l’État abaissé et la chose publique salie�, de “la dissipation des ressources publiques�, du “terrorisme administratif�, de “la confiscation de la volonté populaire�, etc., et qu’il veuille s’engager, et nous engager, dans “un changement dans l’ordre�.
“La plus insupportable des défaites est celle de la bataille qu’on n’a pas livrée�, nous assène le candidat confirmé. Précepte adopté ! On ne va pas chicaner si, pour une fois, son auteur veut enfin se battre. Sauf que le champ de bataille, ce n’est pas comme les tablettes du sérail : on ne se met pas en liste d’attente ; on y va sans attendre le signal.
Il suffit de battre le rappel, puisque, paraît-il, les partis les plus représentatifs — révélation de Ghozali — sont les “partis interdits�. FD , Wafa, et — pourquoi pas — FIS, même légitimité ! Et Sassi Lamouri a donc encore de l’avenir en politique !
Mais pourquoi Ghozali insiste-t-il sur une candidature déclarée ? Pourquoi persiste-t-il à y aller “jusqu’au bout�… si on lui signe ? Pourquoi maintenant ?
M. H.
musthammouche@yahoo.fr