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“La police tunisienne a tué mon fils�
Arrivée aujourd’hui de la dépouille d’un supporter mort à Sfax
Publié dans Liberté le 18 - 02 - 2004

La dépouille de la victime sera rapatriée aujourd’hui.
Soixante-cinq ans, un âge que Seddik Delaâ n’aura jamais. Simple numéro d’un immeuble dont il est parti pour toujours, le 65 qui pleure sa disparition. Les sanglots des femmes, venues nombreuses au domicile de ses parents, percent les murs défraîchis de la maison. Dehors, sur le seuil de la vieille bâtisse, les hommes, révulsés, versent leur fiel en gesticulant : “ça ne va pas se terminer comme ça.� L’aventure tunisienne de Seddik est pourtant terminée. Elle s’est arrêtée samedi à 21 heures dans un hôpital de Sfax où il a rendu l’âme. En ce dimanche matin, la cité qui l’a vu naître, il y a 28 ans au cœur de Bachdjarah, se pare d’un décor funéraire en perspective de la cérémonie d’adieu. Assis sur l’une des chaises alignées devant l’entrée de l’immeuble, le père de Seddik reçoit les condoléances des parents et des voisins.  On le console, on le réconforte de la mort d’un fils dont il attend désespérément la dépouille. “Il est parti voir un match. Il revient dans un cercueil�, assène-t-il dans un sursaut de révolte furtive. “Il n’y a plus rien à faire. Qu’on me ramène mon fils. C’est tout ce que je demande�, souhaite ensuite le vieux hadj. Épuisé par la douleur, éprouvé par une longue attente, il ne sait plus à quel saint se vouer afin d’implorer sa miséricorde, ni à quel officiel s’adresser pour demander de l’aide.
Le septuagénaire s’enquiert des mesures prises par les autorités pour le rapatriement des dépouilles des supporters qui, comme Seddik, ont laissé leur vie en Tunisie. “Si le consul s’est montré d’une grande disponibilité, ici personne n’est venu nous voir�, tempête Chemseddine, un jeune du voisinage. Avec un groupe d’amis, il s’est rendu à Sfax au chevet du défunt et de ses trois compagnons d’infortune. Si Seddik est aujourd’hui décédé, les rescapés ne sont pas mieux choyés par le sort. Outre leur mémoire martyrisée, Tafer Rafik, Alioua Saber et Bouhiren Omar doivent survivre à la mutilation de leur chair. L’un a perdu l’usage de ses membres inférieurs alors qu’un second a le crâne fracturé. “Les jambes de Saber ne sont plus que des tentures�, tonne sa mère rageuse. “C’est un crime�, s’écrie Chemseddine. Effaré, il fait le récit de cette nuit cauchemardesque dont il s’est vu livrer les détails par les victimes.
Un récit insoutenable
Il est 19h 20, ce dimanche 8 février, quand les quatre compères quittent le stade de Sfax. Fuyant la bastonnade, ils cherchent refuge dans les venelles de la ville. Arrivés devant un café, ils sont accostés par un individu qui leur propose le gîte. Ce bienfaiteur s’est avéré être le directeur de l’hôpital de Sfax. Ne voulant pas abuser de son hospitalité, Seddik et ses amis le remercient et quittent son domicile aux environs de 22 heures. Ils montent à bord de leur véhicule, direction Sousse. Le destin fera qu’ils n’arriveront jamais à destination.
Arrivés dans une ruelle, ils sont pris dans une véritable souricière. Le guet-apens est organisé par une foule nombreuse et hystérique. Des policiers participent au lynchage. Les assaillants arrosent le véhicule avec des pierres et toutes sortes d’autres projectiles. Le pare-brise s’envole en éclats. Vaille que vaille, les quatre passagers réussissent à prendre la fuite. Mais en vain, un accueil identique les attend dans un énième virage. Cette fois-ci, l’attaque sera autrement plus dramatique.
Un camion fonce sur la voiture. Assis à l’arrière, Seddik est presque écrabouillé. Comme ses amis, il perd connaissance. Mais lui ne se réveillera jamais. Grâce à quelques âmes charitables, ils sont conduits à l’hôpital. Plus tard, un médecin fera cette révélation désarçonnante au parent d’un des patients : “préparez-vous, vous aurez beaucoup de travail ce soir�, aurait annoncé un officier de police à l’équipe médicale le jour du match. La répression était-elle programmée ?
Répercutant les témoignages des blessés et de nombreux supporters, les parents et les amis des victimes sont unanimes : oui. “Ils ont mobilisé toute leur police, fermé les commerces et renvoyé leurs concitoyens chez eux afin de se livrer sans peine à leur sale besogne�, profère une voisine. “C’était comme s’ils allaient en guerre�, dénonce une autre. Regroupées dans une pièce, autour de la mère de Seddik, chacune y va de son propre commentaire pour parler de ce qui s’est passé. Des témoignages de leurs propres enfants et des informations distillées par radio trottoir, elles se font des gorges chaudes. “Ils les ont traités de terroristes. Vous rendez-vous compte ?!� fulmine une parente.
Dans le séjour exigu et bruyant, seule la mère éplorée garde le silence. Ses yeux sont secs à force d’avoir trop pleuré. Résignée, elle est en deuil depuis quelques jours déjà . “Dès que j’ai su qu’il était dans le coma, j’étais sûre que je ne le reverrai plus�, murmure-t-elle dans un éveil brusque. Le cœur d’une mère ne ment pas. Il savait… “Les autorités étaient aussi au courant de tout. Mais se sont tues�, s’indigne encore l’assemblée féminine. Fustigeant le ministre de l’intérieur Zerhouni, une dame considère sa réaction comme infamante. “Il estime que la police tunisienne a fait son devoir alors qu’elle a tué nos enfants. Comment voulez-vous demander des comptes aux tunisiens si les nôtres n’y trouvent rien à redire�, s’insurge-t-elle. “Le drapeau algérien a été souillé. Ce n’est pas une humiliation pour nous mais pour tout le pays�, renchérit une autre.
Dans la cour de l’immeuble, Chemseddine se fait inlassablement l’écho de ce qu’il a entendu de la bouche des blessés à Sfax.
La police tunisienne voulait leur faire signer des décharges afin de conclure à un accident de la circulation… au cours d’un voyage au bout de l’enfer.
S. L.


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