Djanina Messali-Benkelfat a présenté, jeudi à Montréal, son livre Une vie partagée avec Messali Hadj, mon père, à l'occasion d'une conférence organisée dans le cadre du souper- bénéfice de la fondation Club Avenir. "Si l'homme est soumis à un régime de parti unique et de dictature, la révolution deviendra pour lui un devoir et un moyen de se libérer de toutes les contraintes et de la dictature quelle que soit sa forme". C'est un extrait tiré des mémoires écrits par Messali Hadj en 1970. Cette profession de foi a été replacée dans son contexte historique par Djanina Messali-Benkelfat, qui a présenté, jeudi à Montréal, son livre Une vie partagée avec Messali Hadj, mon père, à l'occasion d'une conférence organisée dans le cadre du souper-bénéfice de la fondation Club Avenir. Mme Messali-Benkelfat est revenue longuement sur le parcours de son père depuis l'Etoile nord-africaine (ENA) jusqu'à son exil en France. "Mon livre raconte l'histoire d'une famille atypique au destin exceptionnel", dira d'emblée la conférencière pour qui Messali a été accablé de "contre-vérités historiques". Pour étayer son propos, la conférencière se souvient avoir vu son père, au crépuscule de sa vie, trembler sous le poids des ingratitudes et des amnésies. "Mon livre est un serment fait à un personnage exceptionnel qui a consacré et sacrifié sa vie à son idéal de liberté et d'indépendance pour l'Algérie, mais que l'histoire, officielle écrite par les vainqueurs du moment, a sous-estimé, outragé et occulté", martèlera-t-elle un tantinet amère. Pour elle, la vie de Messali fut marquée par deux guerres mondiales, la révolution d'Octobre 1917, la 3e Internationale communiste, le fascisme, le Front populaire, la guerre froide et la fin des empires coloniaux. C'est pourquoi, dira encore Benkelfat, l'engagement de Messali était fondé sur des idées universelles de progrès et de liberté. Le livre consacré au leader du Mouvement national retrace le parcours militant de Messali, depuis son élection à l'âge de 28 ans, à la tête de l'Etoile nord-africaine en 1926. Témoignage inédit, le récit se veut une promesse faite à un acteur du Mouvement national en quête de réhabilitation. "Cet homme est mon père. Messali Hadj. Le père du nationalisme algérien. Celui qui orienta le Mouvement national algérien comme creuset de la conscience nationale et qui forma une vraie classe politique au sens moderne du terme", est-il écrit à la 4e de couverture. Le livre apporte un éclairage sur une partie de l'histoire contemporaine de l'Algérie en lutte pour son indépendance. Pour l'oratrice, la réhabilitation de Messali par le chef de l'Etat en baptisant l'aéroport de Tlemcen à son nom n'est pas suffisante. La fille de Messali suggère, par exemple, à ce que le nom de son père trouve sa place dans les manuels scolaires. Prenant la parole, le dramaturge Slimane Benaïssa qui a campé le rôle de Messali dans le film d'Ahmed Rachedi consacré à Ben Boulaïd, a estimé nécessaire de clarifier pour mieux comprendre la crise qui a éclaté entre Messali et les centralistes. "Il faut savoir ce qui s'est passé", revendique-t-il. Après avoir "accouché" d'une pièce de théâtre sur la même thématique, Benaïssa se prépare à participer à un feuilleton télévisé d'une trentaine d'épisodes sur la vie et le parcours de Messali Hadj. Outre la conférence de ce jeudi, la fondation Club Avenir prépare son 10e Gala d'excellence, un événement annuel où sont récompensés des Algériens qui se distinguent dans plusieurs domaines d'activité. Un concert andalou de Bahdja Rahal est prévu pour la soirée de remise des prix le 2 novembre. Y. A. Nom Adresse email