L'ex-sélectionneur de la Belgique et de l'équipe nationale, Georges Leekens, estime que l'Algérie a toutes les chances de se qualifier au Mondial de 2014. Pour lui, le Burkina Faso, qu'entraîne son compatriote Paul Put, est un adversaire à la portée des coéquipiers de Feghouli. Liberté : M. Leekens, la sélection algérienne de football affrontera le Burkina Faso pour son match de barrages qualificatif au Mondial de 2014. Que pensez-vous de ce tirage ? G. Leekens : Ce n'est pas un si mauvais tirage dans la mesure où l'Algérie a hérité d'un adversaire largement à sa portée. Le fait d'avoir évité une sélection arabe est une bonne chose lorsqu'on sait le caractère derby que renferme ce genre de confrontation. Ajouté à cela, la rivalité purement sportive qui existe entre les sélections maghrébines. C'est pour vous dire que l'Algérie ne pouvait espérer un meilleur tirage. Il vaut mieux donner la réplique à une équipe du continent Noir que d'affronter une sélection maghrébine. On comprend par là que la sélection nationale est favorite, selon vous ? En tant qu'entraîneur, il est inconcevable de sous-estimer une équipe, quels que soient son niveau ou la place qu'elle occupe sur le plan mondial. Je pars du principe que le football n'est pas une science exacte. De ce fait, la surprise est un facteur qui fait partie du football. Donc, la rencontre s'annonce difficile pour les deux équipes. Les Algériens comme les Burkinabés ont des atouts à faire valoir. Mais personnellement, je suis souvent les rencontres de l'EN, et je peux vous dire qu'elle a énormément progressé sur tous les plans, notamment après l'intronisation d'Halilhodzic à la tête de la barre technique. L'Algérie est plus forte que le Burkina Faso. C'est mon avis personnel, et cela n'engage que moi en tant qu'observateur et technicien. Mais d'aucuns s'accordent à dire que ce n'est pas par hasard que le Burkina Faso a disputé la dernière finale de la Coupe d'Afrique des nations... Prendre part à une finale de la CAN prouve que cette équipe est coriace. Mais je me demande si les Burkinabés peuvent rester sur cette même dynamique et assurer le même parcours lors des prochaines manifestations continentales. Ce sera difficile. La qualification du Burkina à la dernière CAN est une surprise que personne n'attendait. Et de là à dire que le Burkina Faso peut facilement se qualifier au Mondial, ce serait une erreur fatale. L'Algérie jouera le match retour chez elle. Donc, ce sera un avantage considérable sachant qu'un public en or soutiendra l'EN algérienne lors du match retour. Connaissez-vous le sélectionneur du Burkina Faso, Paul Put, qui est aussi Belge de nationalité ? Oui. Je l'ai connu lorsqu'il entraînait en Belgique. D'ailleurs, il m'a succédé juste après mon départ de Lokeren. C'est un technicien qui travaille beaucoup et qui ne laisse rien au hasard. C'est un homme qui aime relever le défi. Paul Put est-il un sélectionneur qui joue l'offensive à outrance comme Vahid Halilhodzic ? C'est un technicien compétent qui joue sur les qualités de son effectif. Il impose un football très mobile et rapide à la fois. Un football moderne quoi ! Est-ce que cela va suffire pour battre l'Algérie, je ne sais pas. En tout cas, sa tâche sera difficile pour damer le pion à une sélection algérienne assez costaude. Selon vous, quelle sera la clé de la qualification ? Bien négocier le match aller. Les Algériens doivent revenir avec un bon résultat de Ouagadougou, et s'ils arrivent à marquer un but, ce sera la cerise sur le gâteau. Quel commentaire faites-vous des autres matches de barrages ? Un Ghana - Egypte constitue l'affiche de ce tour. Deux grosses cylindrées du football africain qui vont s'affronter pour un seul billet en jeu. Le Nigeria de Keschi n'aura pas de difficultés à se qualifier devant l'Ethiopie, alors que la Tunisie aura toutes ses chances pour battre le Cameroun. Justement, votre nom avait été évoqué ces derniers jours pour le poste de sélectionneur de la Tunisie avant que la Fédération tunisienne n'opte pour le Néerlandais Kroll. Que s'est-il passé au juste ? La proposition de la Fédération tunisienne n'était pas intéressante dans la mesure où mon contrat consistait seulement à entraîner la Tunisie pour les deux prochaines rencontres seulement avec une éventuelle prolongation. Le projet n'est guère intéressant. Il n'y a pas que la Tunisie qui voulait s'attacher mes services. D'autres clubs m'ont proposé de prendre la tête de leur barre technique. À l'image de l'ESS, c'est bien cela ? Oui. J'ai reçu une proposition de la part de l'ESS par le biais de mon agent. Pour le moment, je ne vous cache pas que je suis en train d'observer sans pour autant prendre une quelconque décision pour l'avenir. S'il y a un projet consistant, je serais content d'entraîner en Algérie. Un pays que connais bien. Un dernier mot ? Je souhaite bonne chance à l'Algérie et à mon ami Raouraoua. Je serais content pour lui s'il parvient à faire qualifier l'équipe nationale pour la deuxième fois d'affilée. Nom Adresse email