Face à la cherté du mouton de l'Aïd, de nombreuses familles oranaises ont décidé de ne pas faire le pas cette année. "Je n'ai pas les moyens pour l'achat d'une bête à 30 000 DA", confie un agent administratif, père de deux enfants. Même son de cloche chez les retraités. En effet, le prix de la viande ovine n'a pas connu de répit. À 1400 DA/kg chez les bouchers, la viande ovine est devenue inaccessible. À quelques jours de l'Aïd El-Adha, les familles oranaises sont complètement désabusées face aux prix affichés. "Les prix du mouton varient entre 30 000 et 60 000 DA", fait savoir un maquignon. D'autre part, des éleveurs connus par la qualité de la viande de leurs bêtes sont unanimes à affirmer que la hausse des prix a dépassé 15% par rapport à l'année dernière. Ammi Ahmed est catégorique : "La hausse dépasse 6000 DA par tête par rapport à l'année dernière. Pour un mouton de 30 kg, il faut compter entre 46 000 et 48 000 DA en moyenne.", L'éleveur sexagénaire poursuit : "Les raisons sont claires. D'abord le prix de la viande chez le boucher qui dépasse 1400 DA/kg, qui est une assurance pour les éleveurs, puis la hausse des prix de l'aliment de bétail (orge 2500 DA/q, son 2600 DA et maïs 3100 DA). Enfin, les différentes charges (électricité, eau, ouvriers et mortalité)". Cependant, les mesures prises aux frontières n'ont pas influé positivement sur les prix. D'autre part, les pratiques frauduleuses sont à dénoncer. "Certains éleveurs donnent de la farine (blé fourrager) aux bêtes pour leur couper l'appétit afin de réduire les frais de l'aliment et aussi pour plus de poids. L'aliment de volaille est aussi utilisé pour l'engraissement, ce qui donne une bête avec trop de graisse et une viande de mauvaise qualité", a révélé un éleveur expérimenté. Quant aux solutions pour faire baisser les prix, les professionnels sont catégoriques : "Tant que le prix de la viande ovine ne baisse pas chez les bouchers, le mouton de l'Aïd sera cher. L'importation ne règlera pas le problème, car l'éleveur a toujours une issue de secours du côté des bouchers", affirment nos interlocuteurs. N B Nom Adresse email