À quelques jours de la fête de l'Aïd El Adha, les Oranais semblent résignés face à la hausse des prix de consommation qui ont atteint le summum. Le prix de la viande ovine, lui, frôle les 1 200 DA/kg, donnant le tournis aux milliers de salariés. De son côté, le mouton de l'Aïd n'échappe pas à la frénésie ambiante. Si certains ont opté pour l'achat à crédit (le paiement en plusieurs échéances) de leur agneau, d'autres hésitent toujours face aux prix affichés. “Franchement, je n'ai ni l'envie ni les moyens d'acheter le mouton de l'Aïd mais que faire et que dire aux enfants ?", s'interroge un retraité. Un tour chez les éleveurs les plus sollicités de la région de Tafraoui, Khaïlia, Chmalil, Boufatis et Toumiat a permis de constater que les prix ont pris des ailes et l'inflation a dépassé les 25% par rapport à l'année dernière. “Le mouton qui se vendait à 27 000 DA l'année dernière, à poids et qualité égaux, dépasse les 37 000 DA cette année, soit 10 000 DA de hausse", confie un jeune éleveur. En effet, difficile de trouver un agneau de six mois à moins de 30 000 DA. Les éleveurs expliquent cette hausse par l'augmentation des prix des aliments du bétail et des frais des ouvriers engagés. Mais cela n'explique pas tout. “C'est une affaire d'offre et de demande. La contrebande, le rétrécissement des espaces de pacage dans notre wilaya et la demande croissante des gros consommateurs (institutions étatiques, restaurants, complexes touristiques et cantines d'entreprises...) ont tiré les prix vers le haut", explique notre interlocuteur, un maquignon de longue date. Pour les 80 000 familles nécessiteuses qui ont pu décrocher le couffin de Ramadhan, leur seul espoir reste le Croissant-Rouge algérien et les généreux donateurs qui, souvent, mettent la main à la poche pour soulager une famille entière. “Nos voisins sont très généreux", affirme une mère de quatre enfants. Pourtant le sacrifice du mouton de l'Aïd El-Adha n'est obligatoire que pour ceux ayant les moyens financiers mais le sacrifice est devenu une fête annuelle incontournable pour les familles quitte à sacrifier les dernières économies. D'autre part, les plus aisés ont l'embarras du choix entre la qualité de la viande, le poids et la race. “J'ai des moutons à 5 millions de centimes", déclare un éleveur connu par la qualité de son élevage. À noter que les services vétérinaires sont mobilisés pour faire face à tout imprévu. N B