C'est devenue une tradition à Béjaïa. A chaque événement, le marché se met de la partie. Il flambe tout simplement comme pour dire qu'il faut se sacrifier. Le citoyen devient alors l'otage des spéculateurs et de la loi du marché. A moins d'une semaine de la fête de l´Aïd, les prix des ovins s'envolent. Le prix des viandes suit. Dans les marchés hebdomadaires, l´effervescence est à son comble. On achète par-ci et on attend par-là. La plupart des personnes en quête du mouton de l´Aïd ne comprennent rien. En deux semaines seulement, les prix ont pris des ailes. Les moutons restent intouchables. Les éleveurs et les maquignons reconnaissent cette cherté. «Le mouton est plus cher cette année», indique-t-on hier. L'augmentation s'élève jusqu'à 20%, soit de 3000 à 5000DA par rapport à l´année dernière. La loi de l´offre et de la demande est ainsi faite même si certains ne le croient pas trop. De ce côté, tout le monde s´accorde à dire que les bestiaux sont disponibles. Mais alors pourquoi cette flambée? Les éleveurs avancent la cherté de l'aliment de bétail. Un mouton de moins de 15 kilogramme est cédé à 20.000DA. C'est ce que considère ce père de famille comme un profit occasionnel pour les maquignons. La viande bovine est passée à 540DA le kg soit une augmentation de 40DA. Hier, elle était cédée à 570DA puis 580DA et enfin à 600DA. Il ne faudra pas s'étonner si elle dépasse ce seuil à la veille de l'Aïd. Les bouchers le sous-entendent d'ailleurs. Le poulet n'est pas en reste. Son prix a atteint les 320DA. Beaucoup d'éleveurs ont mis la clef sous le paillasson. Ceux qui ont résisté à la flambée des intrants font leur loi à présent. Alors que le poulet se fait rare, l´oeuf se vend entre 11 et 13DA ces derniers jours. La sardine, le poisson des pauvres, n'est pas abordable. Entre 160 et 200DA dans tous les marchés. C'est au gré des marchands. La demande étant supérieure à l´offre, le tour est joué pour saigner le consommateur. Actuellement, les prises de poissons sont de l'ordre de 3000 tonnes. Insuffisant pour le marché local, le poisson de Béjaïa se vend ailleurs. Le nouveau port de pêche de Tala Guilef qui sera livré en juin 2009 règlera-t-il le problème? A sa réception, cette infrastructure offrira une production annuelle de près de 11.000 tonnes et accueillera plus d'une centaine d'embarcations dont 30 sardiniers, 15 chalutiers et 15 navires de pêche hauturière. A ce titre, on est tenté de le croire.