Alors que l'article 3 de la loi 85-05, relative à la protection et à la promotion de la santé stipule que "tout médecin, quel que soit son régime et son lieu d'exercice, est tenu sous peine de sanctions administratives et pénales, de déclarer immédiatement toute maladie à déclaration obligatoire diagnostiquée, qu'elle soit suspecte ou confirmée", le cas de méningite virale confirmé, il y a une semaine, n'a pas inquiété, outre mesure, les responsables du CHU Ibn-Badis de Constantine. En effet, un cas de méningite avéré a été détecté au service de maternité du CHU, le 4 octobre dernier, mais aucune mesure préventive adéquate pour ce genre de situation n'a été prise pour éviter tout risque de transmission, aussi bien pour les malades que pour l'équipe médicale exerçant dans le service. La patiente en question a été, tout simplement, transférée vers le service des maladies infectieuses sans pour autant s'inquiéter de l'état de santé des autres patientes qui partageaient la même chambre, précisent nos sources. Pis, "aucune désinfection n'a été effectuée au sein de la maternité, notamment au service de réanimation, où la malade était admise", ajoutent-ils. Sachant que l'article 9 de la loi exige du service d'épidémiologie et de médecine préventive du secteur sanitaire chargé du traitement de l'information collectée, d'assurer la mise en œuvre des mesures préventives de la lutte contre les maladies transmissibles déclarées dans le territoire du secteur sanitaire. Ce qui n'a pas été fait. Aussi, nos sources avancent une probable épidémie de méningite au CHU. Pour preuve, le jour où le premier cas a été constaté, soit vendredi, une patiente ayant subi une césarienne est décédée. "Décédée par bloque moteur (paralysie des membres inférieurs), suite à des complications de rachi-anesthésie (anesthésie locale)", précise le rapport du médecin de garde qui a, de ce fait, exigé qu'on effectue une autopsie. Quelques heures après, une autre parturiente césarisée a présenté les mêmes complications que les deux premières. Elle a, aussitôt, été transférée au service de réanimation médical où elle se trouvait, hier encore, dans le coma. Nos sources indiquent, à ce sujet, que le staff médical en service ce jour-là, a mis en doute la qualité du produit anesthésiant, lequel n'a été retiré du stock de la pharmacie du service de la maternité que 6 jours après l'incident. Le chef de service de la maternité, à savoir le professeur Barkat a, pour sa part, poursuivi son programme de césariennes dans les mêmes conditions ! À ce sujet, le directeur du CHU Ibn-Badis, contacté hier, a déclaré que "le service de la maternité est surexploité et il y a une forte demande qu'on ne peut pas refuser". Par ailleurs, concernant la mort "suspecte" de la patiente et d'une éventuelle autopsie qui, faut-il le rappeler, a été exigée par son médecin traitant, notre interlocuteur a affirmé qu'il "s'agissait d'un problème purement médical, ce n'est pas à moi de décider". Et d'ajouter : "La famille a refusé l'autopsie". Sachant qu'il y a un deuxième cas similaire et qu'aucune mesure n'a été prise afin d'écarter l'hypothèse d'une épidémie. Pour rappel, trois plaintes ont été déposées en un mois, contre la maternité de Sidi-Mabrouk et celle du CHU Ibn-Badis, suite à la mort de trois autres patientest dont les résultats des rapports d'autopsie ont été transmis au procureur de la République. S B Nom Adresse email