Sans réclamer explicitement cette fois le retour au pouvoir du président Mohamed Morsi, les Frères musulmans ont appelé hier au dialogue pour une sortie de la crise politique. Une coalition islamiste chapeautée par les Frères musulmans, la confrérie à laquelle appartient le président déchu Mohamed Morsi, a appelé hier au "dialogue" pour "sortir" de la crise politique. Le fait nouveau est qu'elle ne demande plus ouvertement le retour au pouvoir de Mohamed Morsi. Ce dernier est-il lâché par ses "frères" ? Cela semble être le cas, car la confrérie a dû tirer les conclusions de la dernière visite au Caire du chef de la diplomatie américaine, John Kerry, au cours de laquelle il avait encore conforté le pouvoir en place. Il avait, pour rappel, affirmé, lors d'une conférence de presse au Caire aux côtés de son homologue égyptien Nabil Fahmy, que les Etats-Unis étaient déterminés à "continuer à travailler" avec le gouvernement par intérim en Egypte. John Kerry avait notamment déclaré : "Nous nous engageons à travailler ensemble et à poursuivre notre coopération avec le gouvernement par intérim". Il y a lieu de signaler qu'au cours de cette visite, la première au Caire d'un responsable américain depuis la destitution par l'armée le 3 juillet du président Mohamed Morsi, John Kerry avait également appelé à des élections "libres et justes et qui incluent tout le monde". Pour en revenir au communiqué de la coalition islamiste d'hier, il dénonce toujours un coup d'Etat et refuse de reconnaître les nouvelles autorités installées par l'armée, mais "appelle toutes les forces révolutionnaires, les partis politiques et les personnalités patriotiques à entamer un dialogue profond afin de sortir de la crise actuelle". Depuis le coup de force contre le seul président jamais élu démocratiquement du pays, le gouvernement intérimaire mène une répression implacable contre ses partisans. La coalition, qui continue à organiser des manifestations chaque semaine en dépit de la violente répression, prône l"opposition pacifique" et appelle à la "fin de l'effusion de sang" et à l'arrêt des "campagnes de haine dans les médias". Avant d'entamer le dialogue, la coalition réclame toutefois la libération des prisonniers et la réouverture des médias islamistes fermés dès la destitution et l'arrestation de Mohamed Morsi le 3 juillet. Mais le fait nouveau demeure incontestablement la non évocation du retour au pouvoir du président déchu, habituellement posé comme condition préalable à toute négociation. Le communiqué n'en fait état que de façon évasive. La coalition demande donc "le retour à la légitimité constitutionnelle et au processus démocratique incluant tous les mouvements politiques, sans qu'aucun ne monopolise le processus ou en soit exclu". Vendredi, le ministère de l'Intérieur égyptien a avait indiqué qu'un jeune homme a été tué lors d'affrontements entre opposants et partisans du président évincé Mohamed Morsi, en marge de manifestations. La même source ajoute que sept personnes ont été arrêtées après ces heurts, qui ont fait plusieurs blessés avant que la police ne s'interpose. M. T Nom Adresse email