Les partisans de Mohamed Morsi ont appelé hier à de nouvelles manifestations massives pour aujourd'hui afin de réclamer son retour au pouvoir en dépit des mises en garde des nouvelles autorités ayant menacé de se montrer «fermes» face aux protestataires. Cet appel à manifester fait craindre une nouvelle flambée de violence, alors que plus de 300 personnes sont mortes dans les troubles en Egypte en un peu plus d'un mois.L'armée a diffusé son propre avertissement tôt hier dans des tracts adressés aux «honorables fils de la nation» lancés depuis des hélicoptères survolant le campement des pro-Morsi au Caire : «Nous vous appelons à ne pas vous approcher des installations ou unités militaires, aidez-nous à protéger votre sécurité.» Plusieurs ONG égyptiennes ont par ailleurs appelé hier au départ du ministre de l'Intérieur après la mort samedi de 72 personnes dans des violences opposant des partisans de M. Morsi à la police au Caire. Ces heurts, qui ont été les plus meurtriers depuis la destitution du président Morsi, ont ravivé les tensions entre les deux camps qui se rejettent la responsabilité des violences. Dans la foulée, elles (ces ONG) en ont profité pour appeler les Frères musulmans à renoncer à la violence. A propos de dépassements, la coalition islamiste et une source de la sécurité ont fait part de l'arrestation d'Aboul Ala Mady et Essam Soultan, président et vice-président du parti Wasat, dimanche matin par les autorités. Cette formation islamiste modérée est partie prenante des manifestations réclamant le retour au pouvoir de M. Morsi. L'impasse politique dans laquelle se trouve l'Egypte, bientôt quatre semaines après la destitution de Mohamed Morsi, a décidé la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton à revenir au Caire, sa deuxième visite en moins de deux semaines, pour rencontrer des membres du gouvernement et de l'opposition. Mme Ashton a affirmé dans un communiqué qu'elle appellerait «à une transition (…) englobant les Frères musulmans». Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a, pour sa part, averti que chaque mort rendrait plus difficile la sortie de crise. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, s'est, quant à lui, déclaré «très inquiet». Les partisans de M. Morsi ont affirmé, par l'intermédiaire d'un porte-parole des Frères musulmans, qu'ils accepteraient «toute initiative, pourvu qu'elle soit fondée sur la restauration de la légitimité et annule le coup d'Etat».