À El-Oued, tout comme à Biskra, le Premier ministre Abdelmalek Sellal s'est limité à lire un discours pour le moins démagogique. Il a surtout brillé par ses propos très élogieux à l'égard de Bouteflika, mettant en avant les réalisations de "Son Excellence". À s'en tenir à ses arguments, l'Algérie n'était rien, ou presque, avant l'arrivée de Bouteflika en 1999 qui, selon lui, a réussi, durant ses 15 ans de règne, à mettre le pays sur la voie du développement. Avant l'entame de ses discours lus respectivement mardi et mercredi, à Biskra et à El-Oued, devant les représentants de la société civile, M. Sellal avait ainsi machinalement applaudi l'appel des P/APW de ces deux wilayas, à une "ouhda rabia", (quatrième mandat), pour Bouteflika. "Au nom de tous les élus et des habitants de la wilaya, nous tenons à exprimer notre gratitude et notre reconnaissance envers son Excellence Abdelaziz Bouteflika pour tout ce qu'il fait au pays depuis qu'il est Président. De ce fait, nous lui renouvelons notre soutien pour un quatrième mandat pour qu'il poursuive son œuvre (...)". Ce discours qui est devenu le rituel sacerdotal de la plupart des P/APW intervenant à chaque visite du Premier ministre, a toujours réussi à arracher des applaudissements nourris dans la salle. M. Sellal qui a renfilé son costume de directeur de campagne de Bouteflika, depuis déjà ses premières sorties sur le terrain, ne reste ainsi jamais de marbre. Il a toujours applaudi, avant d'entamer ses discours, tous faits de formules élogieuses à Bouteflika. Dans la capitale des Zibans, le Premier ministre est longuement revenu sur les mérites de la politique dictée par chef de l'Etat dont, s'exalte-t-il, la "salutaire" charte pour la réconciliation nationale, sans laquelle, selon lui, la stabilité du pays n'aurait jamais été rétablie. "Les réalisations des dernières années ont permis au pays l'essor remarquable que nous vivons. Je peux vous rassurer que la situation actuelle est la plus paisible de tous les temps ! Cette réalité, dont nous devons être fiers, nous la devons surtout à la stabilité retrouvée, après des années de turbulences et d'incertitude. Nous avons payé un prix fort pour en arriver là. Sans la Charte de la réconciliation nationale décidée par le président Bouteflika cela n'aurait jamais été possible" tranchera-t-il. Aussi, ajoute-t-il, "si les opposants ont, aujourd'hui, toute la liberté d'exprimer leurs opinions, ils le doivent avant tout aux réformes politiques engagées par (le même) Bouteflika". Outre les réalisations qu'il vante à chacune de ses haltes, M. Sellal ne manque jamais de rappeler l'orientation de l'Etat à privilégier le travail de proximité à même de se rapprocher davantage des citoyens et mieux comprendre leurs préoccupations. Quoi de mieux qu'un discours aussi flatteur pour courtiser les "électeurs" à quelques mois de la présidentielle ? F. A. Nom Adresse email