L'annonce de la liquidation du complexe des matières plastiques de Skikda (CP1K) — en service depuis 1978 — par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, qui a invoqué la non-rentabilité, est en contradiction avec l'importance des investissements consentis pour la rénovation des équipements de cette usine, nous ont déclaré des syndicalistes du pôle des hydrocarbures de Skikda. En effet, l'Etat a injecté depuis 2003 la somme de 100 millions d'euros et 850 millions de dinars, selon nos interlocuteurs. Cette décision a, donc, soulevé des interrogations, notamment auprès des 750 travailleurs de cette usine qui vont être redéployés vers les autres usines de Sonatrach. Concernant la baisse de la production du complexe en question, d'anciens travailleurs l'imputent aux problèmes de maintenance et beaucoup plus à la technologie désuète utilisée ainsi qu'aux problèmes de pollution de l'environnement. Les syndicalistes ont également dénoncé le démantèlement du CP1K alors que de nouveaux équipements ont été réceptionnés et de nouvelles installations ne sont même pas encore officiellement réceptionnées. À titre d'exemple, l'on cite l'unité chlore-soude, laquelle est presque neuve car elle a été totalement rénovée entre 2005 et 2008. Aussi, l'on se demande le pourquoi de son démantèlement, sachant que sa production est très demandée sur le marché local. Pour les syndicalistes, cette unité reste rentable et peut même améliorer sa production en effectuant de légères réhabilitations de certains équipements. Pour conforter leur position, nos interlocuteurs s'appuient sur l'expertise faite par la firme sud-coréenne Daelim en 2011, après l'incendie qui a frappé l'unité d'éthylène le 17 mars 2010. Selon nos interlocuteurs, le bureau d'études a conclu que "cette unité ainsi que celle du polyéthylène pourraient être remises en exploitation en effectuant de légères réhabilitations et particulièrement une meilleure prise en charge de l'aspect sécuritaire". Depuis, cette expertise est restée lettre morte, au grand dam des travailleurs qui voient aujourd'hui cette usine baisser rideau. Par ailleurs, un expert en environnement évoque aussi les conséquences du démantèlement du CP1K qui vont se répercuter sur la qualité de l'environnement après la mise en exploitation du méga-train, actuellement en construction par la firme américaine KBR. Selon notre interlocuteur, ce mégatrain génèrera plus de 160 000 tonnes/an de gaz d'éthane fortement polluant, alors que le CP1K est considéré comme un grand consommateur d'éthane et peut donc absorber une importante quantité de cette pollution de haute toxicité. A. B Nom Adresse email