Dans son rapport sur la situation des droits de l'Homme en Algérie, la Ligue algérienne des droits de l'Homme (Ladh), que préside Me Boudjemaâ Ghechir, évoque un problème de gouvernance et de corruption généralisée aggravée par l'impunité. C'est un tableau noir que la Ligue concernant la situation des droits de l'Homme a dressée, contrairement au discours officiel qui évoque, plutôt, des avancées significatives. Concernant la corruption, un mal qui ronge la nation et qui place le pays parmi les plus corrompus au monde, la Ladh estime qu'elle "est dans tous les secteurs" et "demeure un des problèmes majeurs dans notre pays". Ce qui a fait que "l'Algérie est toujours dans la zone rouge", ajoute le rapport, en soulignant que "certains responsables jouissent de l'impunité, des failles juridiques et du manque de volonté politique". Ce qui ouvre la voie, selon la Ligue, "à la corruption". Cette situation est encouragée, souligne encore le rapport, par "l'absence de transparence dans la gestion des affaires publiques et la marginalisation de la société civile". La Ligue a appelé à combattre la corruption avec tous les moyens juridiques et politiques. Le combat contre la corruption, laisse entendre la Ligue, passe d'abord par la mise en place d'"un système de valeurs et un régime juridique". Ce système de valeurs et ce régime juridique, qui sont au fond les droits de l'Homme, "dépendent de l'aptitude fonctionnelle de l'Etat, la réalisation de ces droits, qu'ils soient individuels ou collectifs". Leur promotion "exige, souligne la Ligue, une structure de l'Etat et un système politique qui n'entravent pas l'exercice des droits, de tous les droits". "Le lien entre les droits de l'Homme et le système politique est un lien d'implication mutuelle", indique le rapport, en précisant que "c'est dans la perspective d'une structure de l'Etat et d'un système politique de gouvernement, garantissant fonctionnellement le libre exercice et la jouissance des droits de l'Homme que se résolvent les interrelations entre la démocratie et les droits de l'Homme". "La gouvernance est l'exercice de l'autorité économique, politique et administrative aux fins de gestion des affaires du pays à tous les niveaux. Elle comprend les mécanismes, processus et institutions sur lesquels les citoyens articulent leurs intérêts, exercent leurs droits, remplissent leurs obligations et négocient leurs différends", ajoute encore le rapport, qui a mis en exergue la bonne gouvernance, les éléments de son respect, sur fond de respect du droit et de participation citoyenne. "On peut alors conclure que l'état actuel des choses ne peut s'accommoder de la gouvernance, et encore moins de la bonne gouvernance", ce qui influe "négativement sur la jouissance des droits de l'Homme", explicite le rapport. Evoquant les réformes engagées par le chef de l'Etat, la Ligue a parlé plutôt de "déception et régression". Elle explique que "les lois adoptées en janvier 2012 par les deux Chambres du Parlement, au lieu de répondre à la logique d'ouverture et de démocratisation annoncée par le président de la République, marquent une régression en matière des libertés en violation des engagements pris". Le même rapport a fait ressortir le non-respect des droits civiques et politiques à la sûreté, à l'égalité, à l'information, au logement, la répression des militants politiques et les défenseurs des droits de l'Homme, sans oublier la violence institutionnelle qui se traduit par une bureaucratie incompétente. M. M Nom Adresse email