Des défenseurs des Droits de l'Homme ainsi que des académiciens participant à une rencontre sur la situation des droits de l'homme en Algérie, se sont accordés à dire que si les droits de l'homme ne sont pas garantis, il ne serait pas possible que la situation socio-économique du pays s'améliore. « On ne peut pas extraire du jus d'orange à partir d'un oignon », a affirmé le président de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH), Me Boudjemaa Ghechir, dans son intervention. Dans ce sens, Me Ghechir a exprimé son stupéfaction après avoir été invité par la direction des Scouts algériens, à prendre part à une conférence sur « les droits de l'homme, la réalité et les défis », ajoutant qu'il ne comprend pas la conduite d'une institution officielle qui invite un défenseur des droits de l'homme connu pour ses positions et ses critiques des droits de l'homme en Algérie. Selon M. Ghechir, les droits de l'homme sont tributaires du régime de gouvernance et du développement. « On ne peut pas faire du jus d'orange à partir d'une oignon », relève-t-il, soulignant que le système politique en Algérie ne reconnaît pas les droits. « Seulement ceux qui portent allégeance à ce système disposent de droits », a-t-il dis. Avant d'ajouter que le droit à la vie en Algérie signifie ne pas être tué et touché par une balle perdue, alors que les droits les plus élémentaires, comme la nourriture, le logement et la santé, sont bafoués. Commentant les réformes politiques évoquées par le président de la République dans son dernier discours, qui a déclaré que « nous sommes ni en France ni en Angleterre », le même interlocuteur a répondu ainsi : « oui, effectivement, mais nous demandons seulement une constitution égale à celle adoptée en Angleterre depuis plusieurs décennies ».