Farouk Chiali, qui s'est déplacé sur les lieux, a annoncé qu'une commission technique formée d'experts a été mise en place. Elle aura pour mission de déterminer les causes et d'évaluer les dégâts. La commission d'enquête rendra son premier rapport d'ici à une semaine. Qu'adviendra-t-il du tunnel de Djebel El-Ouahch après l'éboulement survenu mercredi dernier et qui a emporté une partie du tube gauche de ce mégaprojet ? Restera-t-il fermé des années ou verra-t-on tout simplement un changement de tracé et donc sa démolition après seulement trois mois de mise en service ? En effet, ce tunnel semble être frappé par une malédiction et les Constantinois devront, encore une fois, patienter avant l'achèvement des travaux sur tout le tronçon de l'autoroute Est-Ouest devant relier leur ville à Skikda et à Annaba. Venu en catastrophe jeudi dernier à Constantine, le ministre des Travaux publics, Farouk Chiali, s'est rendu sur les lieux du sinistre pour constater l'étendue des dégâts. La Gendarmerie nationale a d'ores et déjà interdit l'accès au tunnel, les automobilistes qui avaient pris l'habitude, depuis septembre dernier, de gagner du temps en passant par le tunnel pour se rendre à la commune de Zighoud-Youcef, sont contraints désormais d'emprunter la bretelle d'El-M'ridj et donc de passer par la RN79. L'éboulement a affecté le tube gauche du tunnel sur ses parties non encore revêtues en bêton, sur une distance de près de 200 mètres, nous a révélé un ingénieur travaillant pour le compte du consortium japonais Cojaal, chargé de la réalisation de l'autoroute Est-Ouest. Notre source ajoute que "l'éboulement sur le tube gauche — toujours en travaux — a gravement endommagé la clef de voûte du tube droit ouvert à la circulation depuis septembre". Il ajoute qu'après un premier constat, des ingénieurs ont enregistré des fissures sur huit voûtes de bêton, "ce qui constitue un sérieux problème pour la suite du chantier, car le bêton doit avoir le même âge. En principe, toute la clef de voûte doit être refaite. Le pire a été évité parce que les voûtes sont ferraillées, autrement tout le tunnel se serait effondré", explique notre interlocuteur. Et d'ajouter : "Cojaal aurait pu éviter le problème si elle avait installé des micro-pieux comme cela a été fait pour le tunnel d'El-Kentour. Les travaux de remise en état vont prendre des mois." Preuve que le glissement de terrain a fortement dégradé le deuxième tube du tunnel, c'est l'anxiété générale éprouvée par toutes les personnes qui ont accompagné la délégation ministérielle durant sa visite : travailleurs et ingénieurs de Cojaal, journalistes, pompiers et forces de sécurité. À environs 500 mètres du tunnel, le ministre découvre des murs et des voûtes profondément fissurés. À tout moment, le tunnel menace de s'effondrer. Le protocole du ministre décide alors d'écourter cette visite jugée à risque, les services de sécurité déjà sur les nerfs feront sortir tous les journalistes et les personnes présentes à l'intérieur du tunnel. Une fois dehors, Farouk Chiali anime un point de presse où il annoncera qu'une commission technique formée d'experts a été mise en place et dont la mission sera de déterminer les causes et d'évaluer les dégâts de ce glissement de terrain. La commission d'enquête rendra son premier rapport d'ici à une semaine. Le ministre a, en outre, assuré qu'il n'y a pas lieu d'être alarmiste tant que la commission n'a pas encore rendu son expertise. Et de préciser : "Le tube droit a subi quelques dégâts et c'est par précaution qu'il a été fermé momentanément. Les glissements de terrain se produisent dans n'importe quel pays du monde et la région de Constantine est caractérisée par ce phénomène naturel, ce n'est pas exceptionnel. Nous avons mis en place une commission technique composée d'experts pour comprendre ce qui s'est passé et prendre les dispositions nécessaires. Le tunnel restera donc fermé le temps d'évaluer les dégâts et de trouver les solutions." Farouk Chiali a également exclu l'éventualité que la qualité des travaux ou des études soit à l'origine du glissement. "Il y a des études préliminaires et des études d'avant-projet sommaires, puis des études d'avant-projet détaillé et, enfin, des études d'exécution. À chaque niveau, on respecte les consignes de sécurité", a-t-il déclaré. Rappelons que le consortium nippon Cojaal a eu d'énormes difficultés géologiques pour parachever cet ouvrage d'art qui a connu un sérieux retard pour son inauguration. D B Nom Adresse email