François Hollande appelle ses préfets à se montrer "inflexibles" face à l'antisémitisme. Son ministre de l'Intérieur, le «sarko» des socialistes, Manuel Valls, est allé jusqu'à détailler aux maires et préfets de France le mode d'emploi de sa guerre contre Dieudonné, un comique certes impertinent mais rien qu'un artiste du rire et de la dérision, qui croyait vivre pleinement dans la patrie des libertés, comme aime-t-on à le resservir à profusion sur l'autre rive de la Méditerranée. L'homme est entier, c'est un militant, ne se laissera pas faire, il compte saisir la Cour de justice de la République, puis les juridictions européennes et multilatérales, suite aux accusations attentatoires à son honneur et à sa considération, tenues par Manuel Valls à son encontre. Le ministre risque, si la justice est impartiale, de se planter face au "Mur" de Dieudonné, son dernier spectacle interdit de diffusion sur le territoire français. La circulaire Valls menace, en effet, la liberté d'expression, qui a fait de la France une terre de la culture et des arts attractive. Ses interdictions qui s'enchaînent pour Le Mur (Metz, Nancy, Bordeaux, Nantes, Tours et Orléans), violent deux libertés fondamentales françaises : la liberté d'expression et la liberté de réunion. Et aux juristes de s'interroger sur ces autorités administratives qui se donnent le droit d'interdire à Dieudonné de s'exprimer, fussent-ils instrumentalisés par le président François Hollande en personne qui a exigé de se montrer inflexibles "face à l'antisémitisme, face aux troubles à l'ordre public que suscitent des provocations indignes, face aux humiliations que représentent les discriminations". Aux hommes des lettres et arts de se demander si une représentation pouvait comme ça être interdite par une circulaire ministérielle et comment son auteur pouvait, d'un trait, décréter qu'une création artistique était un dérapage susceptible d'affecter le respect dû à la dignité de la personne humaine. En France, on n'a pas omis également de relever le deux poids deux mesures de Hollande dans sa promptitude à jeter de l'huile sur le spectacle de Dieudonné. Toubira, sa garde des Sceaux, doit calmer son amertume. De la France d'outre-mer, donc Noire et fière de l'être, sa ministre de la Souveraineté a été traitée de "singe" sans que cela ne fasse couler encre et salive chez ses pairs du gouvernement qui crient aujourd'hui à l'hallali contre un spectacle jugé contre la dignité humaine. Et les qualifications de singe pour Mme Toubira ne sont-elles pas attentatoire à son honneur et à la dignité humaine ? Dieudonné ne laisse pas indifférent en France où ses spectacles ont été plusieurs fois sanctionnées par la justice, mais, jusqu'ici, les municipalités qui avaient cherché à les interdire avaient été déboutées au nom de la liberté d'expression. "Rien ne dit que les directives ministérielles réussiront là où les initiatives des maires ont échoué", a estimé le quotidien La Charente Libre. D. B. Nom Adresse email