La lettre du candidat Ali Benflis va certainement désarçonner certains membres du Forum des chefs d'entreprise comme elle sera accueillie avec soulagement par d'autres. En effet, le choix sera aujourd'hui cornélien pour les patrons d'entreprise qui auront à se déterminer, quel que soit le quorum, sur leur soutien au candidat Bouteflika. Les pressions qu'exerce un groupe, connu pour son penchant, basé sur l'intérêt, au profit du Président sortant, étaient devenues insoutenables, à la limite du supportable. L'épée de Damoclès au-dessus de leur tête ne laissait aucun choix possible. D'où cette bouée de sauvetage qui leur est lancée et qui constitue un baume salvateur. Du moins, si l'on prend comme argent comptant les promesses d'Ali Benflis. D'ailleurs, ce dernier conclut sa missive en expliquant que sa démarche n'est pas électoraliste, qu'il ne leur demande pas un quelconque soutien en tant que patron d'entreprise et que, comme citoyen, chacun a le droit d'opter pour le candidat de son choix. Il invite même cette association courtisée, voire menacée, à l'approche de la présidentielle, à être apolitique et à ne s'occuper que de ce qu'elle sait faire : créer de l'emploi et de la richesse au profit de l'économie nationale. Sûrement que cette autre alternative sera, aujourd'hui, au cœur des débats de la tenue de l'assemblée générale extraordinaire du Forum des chefs d'entreprise qui avait à se déterminer sur le quatrième mandat. Ceci pour dire que cette session sera décisive quant à l'avenir de cette association, devenue partenaire incontournable des pouvoirs publics, puisqu'elle s'est retrouvée par le nombre et la force des opérateurs économiques adhérents au cœur du débat économique et des politiques industrielles et managériales. Le FCE a une chance de n'être plus un instrument aux mains du pouvoir en place, mais un véritable acteur économique à la place de l'Etat qui aura pour mission régalienne la régulation du marché, d'une part, et la facilitation pour les initiatives concourant au développement de l'économie nationale, dans un cadre transparent, d'autre part. La lettre adressée au président du FCE est à considérer comme une leçon d'éthique, aussi bien à l'endroit de ceux qui veulent tenir en otage cette association qu'aux hommes d'affaires qui ne peuvent survivre sans ce cordon nourricier. O. A [email protected] Nom Adresse email