Maintenant que l'accord d'association avec l'UE entame son dernier virage, les pouvoirs publics s'essaient à avoir de leur côté les concernés, à savoir les entrepreneurs, longtemps laissés de côté. L'absence flagrante de concertation avec eux a mené les négociateurs “sur papier" à moult tergiversations et hésitations, après que les diktats eurent échoué. Les organisations patronales, notamment le FCE et l'association Care, avaient pourtant, à plusieurs reprises, tiré la sonnette d'alarme. Signer dans le rapport de force existant, c'était signer la mort de l'économie algérienne, hors hydrocarbures. Une économie mise à nue par une étude de l'Office national des statistiques qui la décrit comme obsolète, voire inexistante. Les mots concurrence ou compétitivité restent inconnus de la majorité des entreprises. Seules certaines qui se comptent sur les doigts d'une main peuvent prétendre rivaliser, un tant soit peu, avec leurs homologues européennes. C'est dire que la partie s'annonce perdue d'avance d'autant que les négociations ont été menées, le plus souvent, de manière unilatérale, sans participation, il faut le répéter, des concernés. Les récentes déclarations du Premier ministre qui a, si on en juge par ses annonces, plus de liberté que ses prédécesseurs, et c'est tant mieux, pour desserrer l'étau étrangleur, vecteur d'une mort lente, jettent un peu d'optimisme. Sa rencontre avec le patronat a laissé un peu de baume dans le cœur des hommes d'affaires, qui reprennent espoir, tout en attendant la réalité sur le terrain. À commencer par la réactivité des walis après qu'il les eut rencontrés et mis devant leurs responsabilités. Sa dernière instruction adressée aux banques pour mettre en œuvre des facilitations pour l'ouverture de comptes et accompagner les investissements productifs, peut-elle être prise comme une volonté des pouvoirs publics de s'inscrire dans une nouvelle phase pavée de confiance ? Le dernier mot reviendra à l'administration qui doit se moderniser ou disparaître. C'est le grand défi lancé mais pas encore relevé. O A [email protected]