Ces journées qui s'étaleront jusqu'au 19 mars se sont ouvertes samedi soir, avec une très belle prestation de l'Orchestre philharmonique auressien, constitué d'une trentaine de musiciens issus de plusieurs régions du pays. Le come-back de l'hiver avec des pluies diluviennes de mars que connaît la capitale des Aurès et toute la région n'ont pas découragé les habitués du rendez-vous musical, les Journées de la musique classique. Les invités de tous les établissements artistiques ont fait le déplacement des quatre coins du pays et ont honoré leur engagement, ainsi que le public fidèle qui est venu en masse, avant-hier soir, au Théâtre régional de Batna, pour assister au lever de rideau sur la première soirée de ces deuxièmes Journées, qui s'étaleront jusqu'au 19 mars. A guichets fermés devient une habitude à Batna, aussi bien pour le théâtre (amazigh ou maghrébin), que pour la musique. Les mélomanes, qui ont fait le déplacement de Biskra, de Khenchela, d'Oum El-Bouaghi, d'Arris, de Merouana, et pour certains de Souk Ahras (à plus de 250 km de Batna), affirment ne pas le regretter et pour cause. Le menu concocté par les organisateurs de ce rendez-vous musical, à savoir l'Institut régional de formation musicale (Irfm), mérite déplacement. En prélude, l'hymne national algérien Qassamen a retenti, et a été joué par l'association philharmonique de l'orchestre auressien, dirigé par le maestro Meliani Hanafi. C'est en présence de l'ambassadeur de Grande-Bretagne, agréablement surpris par une présentatrice qui n'a pas omis de traduire en anglais son discours de bienvenue, que la soirée a commencé. Par la suite, un tableau a été proposé, aussi varié que riche, où l'Algérie, pays des contrastes, était musicalement représentée par le poète Ounissi et l'artiste chanteur Boumaraf Hishem. Aucune région du pays n'est omise par le poète Ounissi qui s'est appliqué, et bien servi par un fond musical, à présenter la richesse du pays en matière de musique, d'art et plus particulièrement par les instruments spécifiques à chaque région. La Kabylie, le M'zab, les Touareg, la Casbah, Tlemcen... un peu comme un conteur, le troubadour rappelle ce patrimoine dont jouit l'Algérie. Puis vint le tour des Aurès. Le narrateur prête son burnous à la nouvelle coqueluche de la chanson chaouie Hishem Boumaraf, qui ne s'est pas fait prier pour lancer son cultissime Jazaïri, à la grande joie et satisfaction du public qui a repris en chœur la belle chanson. Petit bémol, les présents auraient préféré entendre Hishem chanter en live, et non en play-back, mais peut-être que techniquement c'était difficile. Place ensuite à la musique universelle. Beaucoup de jeunes musiciens de l'orchestre philharmonique étaient à leur première expérience, mais le trac s'est vite dissipé pour céder la place à la prestation sans reproche. Ballade Portugaise, un air gai et entraînant, rien de tel pour chauffer une soirée de mars où l'hiver est venu jouer les trouble- fêtes. Le public répond par des applaudissements et en redemande. Sérénade de Mozart, Papillon crépusculaire, Romance de Bach, et comme il fallait s'y attendre, une note chaouie inspirée des montagnes des Aurès. Une belle surprise longtemps ovationnée. Par ailleurs, beaucoup ont manifesté leur désappointement quant au protocole et l'arrivée toujours en retard des officiels qui retardent l'ouverture du spectacle, mais aussi privent un bon nombre de citoyens du spectacle d'ouverture. R. H Nom Adresse email