Les rappelés de l'ANP ont organisé une marche et un rassemblement hier matin devant le siège de la wilaya avant de se rendre en procession toujours au siège du secteur militaire de Bouira. Plusieurs dizaines de personnes ont ainsi marché de l'esplanade de la maison de la culture Ali-Zaâmoum jusqu'au siège de la wilaya où ils ont exigé la venue du wali. En l'absence de ce dernier, le chef de cabinet a demandé à ce qu'une délégation soit désignée pour prendre attache avec les contestataires mais ces derniers ont refusé. Pour M. Zekri, un des concernés, il y a urgence de prendre en considération leurs revendications. "Nous voulons la reconnaissance de la patrie pour les sacrifices consentis tout au long de la décennie noire de 1995 à 1999... Plus de 123 000 rappelés ont souffert tout au long de cette période et il est inadmissible que l'on se retrouve ainsi marginalisés de la société, sans logement, sans travail...'' Selon M. Ferradji, originaire de Haïzer, également rappelé au cours de la décennie noire, près de 10 300 rappelés sont dans une situation peu reluisante : "Il y a plus de 10 200 quadragénaires, aujourd'hui, dont une cinquantaine de blessés de la wilaya de Bouira qui attendent d'être indemnisés suite à leurs blessures et autres séquelles. Récemment, quelques uns d'entre eux ont perçu un rappel en plus d'une pension mensuelle de 14 000 DA, mais il s'agit là d'une somme dérisoire, aucune priorité pour accéder au logement social, la plupart d'entre nous ne travaille pas et il est difficile pour nous de faire valoir nos droits.'' Ces personnes, des quadragénaires pour la plupart, exigent l'intervention urgente du président de la République en réitérant leur leitmotiv qui est la reconnaissance de leur participation à la lutte antiterroriste. Par ailleurs, et suite à l'entrevue de dimanche dernier avec les autorités militaires auprès du MDN, les rappelés de l'ANP rejettent la proposition d'expertise médicale décidée par les instances militaires. "Nous avons tous souffert du terrorisme, nos séquelles sont multiples, ceux qui ne sont pas estropiés vivent la peur au ventre, nous sommes tous dépressifs, insomniaques ou agoraphobes après avoir subi les horreurs de la lutte antiterroriste, nous exigeons que soient tenues les promesses de Gaïd Salah pour bénéficier d'un statut digne de ce nom". Après plusieurs heures de palabres entre eux, les rappelés de l'ANP ont organisé une marche en se rendant au secteur militaire où ils ont déposé une fois de plus leur plateforme de revendications contenant 11 points ayant trait à leur condition sociale. Les manifestants se sont dispersés dans le calme aux environs de 13h, non sans promettre de revenir à la charge "autant de fois qu'il le faudra". H B Nom Adresse email