Trois ans après sa dernière qualification pour la finale de la Coupe d'Algérie aux dépens du Mouloudia d'Oran, la JS Kabylie attendait de pied ferme la coriace formation du CRB Aïn Fekroun, et ce, avec la ferme intention de l'emporter devant son fidèle public et ne pas rater ainsi l'aubaine d'une qualification pour une 10e finale historique pour le club amazigh. Et si la JSK était donnée largement favorite avec son palmarès déjà bien éloquent et surtout après sa série impressionnante de trois belles victoires en championnat successivement face à l'ASO Chlef, l'ES Sétif et le MCA, il faut bien admettre que, malgré tous leurs déboires en championnat, les gars d'Aïn Fekroun ne sont pas venus faire du tourisme. Et pour preuve, dès leur arrivée jeudi après-midi à Tizi Ouzou, ils se sont entraînés au stade Kaci-Ali de Draâ Ben-Khedda pour affûter discrètement leurs armes. C'est dire que les poulains de l'entraîneur Aziz Abbès sont venus en Kabylie pour défendre crânement leurs chances de qualification, et ce, en dépit de la stature de cette JSK qui les a déjà battus à deux reprises cette saison en championnat. Il est vrai qu'en Coupe, tout est possible, car l'épreuve populaire ne tient pas compte de la hiérarchie préalablement établie et donne souvent lieu à de grosses surprises. C'est ce qui explique que les vingt-deux acteurs ont mordu dans le match dès le premier coup de sifflet de l'arbitre international, Mehdi Abed-Charef. D'emblée, les gars d'Aïn Fekroun affichent leurs prétentions et répliquent du tac au tac à la première hostilité de la JSK, mais cette dernière parvient à mettre la grosse pression dans le camp adverse. Sur un centre de Bencherifa de l'aile gauche, les deux attaquants kabyles Ebossé et Beziouen se gênent au moment de conclure (12'). Aïn Fekroun réplique par Amroune, auteur d'une pichenette qui oblige le gardien Mazari à maîtriser difficilement le cuir en deux temps (17'). Cette première menace des visiteurs sera suivie par une autre tentative du remuant Maânser, auteur d'un slalom dévastateur qui a mis la défense kabyle en difficulté (26'), mais le CRBAF a eu le malheur de perdre prématurément son excellent attaquant Daouadi évacué vers l'hôpital et remplacé par Saïdi (26'). La JSK contrôle aisément la direction des opérations, mais Ebossé, surveillé de très près, rate la reprise de volée dans les six-yards (31'). Sur une autre action menée par Beziouen, c'est au tour de Bencherifa de rater la reprise (41'). Peu avant la mi-temps, la JSK aurait pu ouvrir le score sur une balle perdue par la défense d'Aïn Fekroun et récupérée par Ebossé, mais la reprise instantanée du jeune Rayah trouvera le gardien Boultif sur la trajectoire de la balle (45'+2). Après le repos, Mekaoui remplace Beziouen (46') et la JSK maintient sa domination sans pour autant trouver le chemin des filets. Yesli (47'), Benlamri (51') tout comme Rayah (53') auraient pourtant pu ouvrir le score avec un peu plus de concentration face aux buts. Aouedj fait alors son entrée à la place du jeune Aiboud (63') et se signale aussitôt par un tir puissant à ras de terre qui frôle le poteau gauche de Boultif (64'). L'équipe d'Aïn Fekroun se défend vaillamment, mais elle résiste difficilement aux assauts répétés des Kabyles. Tour à tour, Yesli (69'), Rayah (71') et le capitaine Riyal (84') ratent de justesse l'ouverture du score. Pis encore, c'est l'équipe visiteuse qui a failli créer l'exploit à la 88' sur un centre du capitaine Daïra, mais la reprise de tête d'Amroune passe légèrement à côté (88'). Finalement, tout s'est joué pendant les prolongations et Dame Coupe a finalement souri aux Canaris. Sur un coup franc direct, le capitaine kabyle Rial parvient à ouvrir le score au profit de la JSK au milieu d'un stade en folie (97'). On pensait alors que la JSK avait fait l'essentiel, mais c'était sans compter sur la rage de vaincre de la formation d'Aïn Fekroun qui réussira à égaliser au prix d'un coup franc magistralement enveloppé par son capitaine Daïra (106'). L'épreuve des tirs au but se profilait alors à l'horizon, mais ce diable d'Ebossé, qui s'est fait oublier pratiquement durant toute la partie, a alors surgi comme un véritable "matador" pour battre l'infortuné gardien Boultif, d'une reprise de tête spectaculaire, et a propulsé ainsi la JSK vers la 10e finale de son histoire. Les gars d'Aïn Fekroun quittent la Coupe d'Algérie avec tous les honneurs. À chaud Mahieddine Khalef "Félicitations aux deux équipes qui nous ont gratifiés d'un bon match de coupe, très disputé de bout en bout et surtout marqué par une grande sportivité. Je suis content d'avoir été le porte-bonheur de mon équipe de toujours, la JSK, car cela fait longtemps que je ne suis pas venu au stade du 1er-Novembre. C'est là un appel du cœur et en même temps un retour aux sources, car la JSK est ma seconde famille. Cela dit, je condamne les supporters qui ont jeté des fumigènes sur le terrain, comme je tiens à affirmer que j'ai beaucoup admiré la rage de vaincre de l'équipe d'Aïn Fekroun, qui a lutté de toutes ses forces et aurait pu prétendre à l'exploit, car sans ce but décisif d'Ebossé, les deux équipes étaient conviées à l'épreuve fatidique des tirs au but où tout était possible." Abdelaziz Abbès (entraîneur du CRBAF) "Le CRBAF n'a pas à rougir de sa défaite car nos joueurs ont rivalisé admirablement avec la JSK sur son propre terrain. C'est dommage qu'on ait perdu Daouadi, qui a été évacué à l'hôpital en début de match, et heureusement qu'il n'a rien de grave. Nous avons encore perdu deux joueurs pour blessure, ce qui nous a obligés à consommer prématurément nos trois remplacements réglementaires. Face à la domination de la JSK, nous avons résisté héroïquement et notre objectif était d'atteindre coûte que coûte l'épreuve des tirs au but car nous comptions beaucoup sur notre excellent gardien de but Boultif, mais la chance nous a tourné le dos au moment où nous commencions à croire en la qualification, surtout après la belle égalisation de notre capitaine Daïra. Tant pis, nous allons nous consacrer au championnat et à la lutte pour le maintien en Ligue 1." M H Nom Adresse email
