Après le général à la retraite qui s'est attaqué aux milices à Benghazi, les violences se sont propagées à Tripoli où le Congrès général national et une base militaire ont été les cibles d'hommes armés. L'anarchie semble totale en Libye. La forte instabilité politique à laquelle est confronté ce pays, qui a connu un regain de violences ces dernières 48 heures avec des attaques contre le Parlement et une base aérienne militaire à Benghazi, menées par des hommes armés, rajoute à la situation de chaos y prévalant depuis la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi en octobre 2011. En effet, le moins que l'on puisse dire est que la Libye est en proie à l'anarchie, et les autorités de transition ne parviennent pas à contrôler les innombrables milices armées qui font la loi dans le pays. Dimanche, la situation s'est détériorée davantage avec l'attaque menée par un groupe armé contre le Congrès général national, réclamant sa suspension. Ces brigades se sont retirées des lieux peu de temps après l'attaque, mais des affrontements les ont opposées plus tard à d'autres milices rivales sur la route de l'aéroport. Ces violences ont fait deux morts et 55 blessés. Le colonel Mokhtar Fernana, commandant de la police militaire, a déclaré sur deux chaînes privées de télévision : "Nous, membres de l'armée et les révolutionnaires (ex-rebelles), nous annonçons la suspension du CGN", précisant qu'il a donné les prérogatives législatives à une Assemblée constituante élue en février et maintenu le gouvernement intérimaire de Abdallah Al-Theni. Un peu plus tard à Benghazi, des hommes armés ont attaqué, dans la nuit de dimanche à lundi, la base aérienne militaire de Benina, sans faire de victimes, a indiqué son commandant, le colonel Saad Al-Werfalli. Une des deux télévisions qui ont diffusé le communiqué, Libya International, a été la cible d'une attaque à la roquette, provoquant des dégâts matériels, mais sans faire de victimes, selon la télévision, considérée comme le bras médiatique des brigades de Zenten. Cette attaque est survenue après des raids aériens menés contre des positions de groupes extrémistes par des officiers de l'armée de l'air, qui avaient rejoint une force paramilitaire conduite par Khalifa Haftar, un général à la retraite. Celle-ci a été rejointe par des officiers et des pilotes de l'armée de l'air, qui ont bombardé des positions de groupes d'ex-rebelles, dont celui d'Ansar Charia, classée organisation terroriste par Washington. Le général à la retraite, qui a retiré ses troupes de Benghazi vendredi, a toutefois affirmé qu'il ne s'agit pas d'un "abandon". "Chaque bataille est suivie d'une réorganisation de nos unités. Et nous allons revenir avec force", a-t-il déclaré samedi. Tripoli considère cette offensive comme une tentative de coup d'Etat, selon un communiqué lu samedi par le président du CGN. Elu en juillet 2012 pour 18 mois, le CGN a provoqué la colère d'une grande partie de la population en décidant de prolonger son mandat jusqu'à décembre 2014. Sous la pression de la rue, il a cependant annoncé qu'il allait céder la place à un nouveau Parlement, dont la date d'élection n'a pas encore été fixée. M T Nom Adresse email