Ils accusent les entrepreneurs chargés de la réalisation du projet de faire travailler les Subsahariens en situation irrégulière, au détriment des chômeurs nationaux. Le siège de la direction régionale de la société nationale Cosider, sis à la sortie nord de la ville de Tamanrasset, est fermé, depuis dimanche soir, par les travailleurs en signe de protestation contre "la discrimination et le népotisme" auxquels ils font quotidiennement face. Lâchant la bride à leur colère, les protestataires ont décidé d'élargir leur action et de recourir au blocage du projet de réhabilitation du réseau d'alimentation en eau potable de la ville, afin de faire valoir les revendications formulées à la direction de l'entreprise. Les employés accusent le premier responsable de l'entreprise d'avoir enfreint, de connivence avec les organes de contrôle locaux, les lois et les instructions du gouvernement, particulièrement en ce qui concerne le recrutement de la main-d'œuvre locale. "La réalisation du projet de réhabilitation du réseau d'AEP est confiée à des entrepreneurs étrangers à cette wilaya. Ces derniers, sans scrupules et âpres au gain, font appel à la main-d'œuvre subsaharienne corvéable à merci, pendant que les jeunes de la région chôment. Ils sont en situation régulière ou illégale sur le territoire de la wilaya, les Souadine (noirs de l'Afrique subsaharienne) sont omniprésents dans les chantiers. Ce n'est pas normal", maugrée un employé qui en appelle au premier responsable de la wilaya pour rappeler cette entreprise à l'ordre. Déterminés à maintenir leur bras de fer, les manifestants lancent un appel aux plus hautes instances du pays pour trouver des solutions aux problèmes soulevés. "La situation risque de perdurer si la direction générale du groupe Cosider reste sourde à nos doléances, notamment en ce qui concerne le paiement des heures supplémentaires et les congés convenus dans nos contrats de travail. Qu'on cesse de nous traiter d'ouvriers de la dernière catégorie", fulmine un autre protestataire. Le point relatif à la promotion des anciens travailleurs de l'entreprise et à la revalorisation de la durée des contrats, devant passer de 3 à 6 mois, a été aussi soulevé par les employés mécontents qui se disent favorables à toute voie du dialogue. Toutefois, ce n'est pas le cas, semble-t-il, pour l'administration de Cosider où l'on n'a trouvé personne pour de plus amples information sur cette situation. Pour mémoire, les employés ont eu recours à une action similaire en mai 2013. La direction de Cosider s'était engagée, à l'issue d'une réunion tenue en présence du P/APW et des représentants des employés et des services de sécurité de la wilaya, à prendre en charge toutes les revendications formulées par les protestataires. "Une année plus tard, ces engagements ne sont toujours pas honorés. Bien que l'on sache qui est derrière cette entreprise ayant transformé Tamanrasset en ville géhenne via ses chantiers asynchrones, l'on se demande en revanche où est l'Etat pour mettre un terme aux agissements de cette société qui se prétend intouchable ?", s'interroge-t-on. R K Nom Adresse email