Résumé : Quelques heures après, ils se rendent chez Ferewsan. Celle-ci est surprise et heureuse de les voir. Elle demande après Inès. Ils ne lui disent pas qu'elle est morte. Juste que leur ligne est en dérangement. Djaâfar se met à l'interroger, l'apeurant sans le vouloir. Elle répond aux questions, mal à l'aise... Ferewsan ne répond pas. Elle n'ose pas. Fateha le devine. - Est-ce qu'on peut aller dans ta chambre ? - Mes parents ne devraient plus tarder, dit-elle. Je ne voudrais pas... Ecoutez, il la faisait chanter... Elle lui a viré de l'argent plusieurs fois... - Mais pourquoi ? Comment pouvait-il la faire chanter ? - Il... Il a posté une vidéo d'elle... Djaâfar est devenu rouge. Son regard s'est durci, devenant perçant. La jeune fille fond en larmes. - Où puis-je la voir ? - Allez sur Youtube... - Mais comment la trouver ? - J'ai le lien... Djaâfar sort son portefeuille et un stylo de la poche de sa veste. Il déchire une feuille et la lui remet. - Ecris-le ! Sais-tu d'où il est ? - Non, non... Fateha saisit la feuille et lit le lien, l'adresse d'une chaîne musicale sur Youtube. - Je vous en prie, ne dites rien à mes parents, leur dit-elle d'un air implorant. On ignorait qu'il profiterait d'elle... - Y a-t-il un cybercafé dans le quartier ? - Non, répond-elle. - Ecoute, essaie de reprendre contact avec lui, et s'il te répond, je te prie de me joindre, dit Djaâfar tout en lui écrivant son numéro de portable sur un papier qu'il lui remet. De jour comme de nuit... C'est grave ce qu'il a fait... - Oui, Inès était affolée et angoissée à l'idée que vous voyiez la vidéo, murmure la jeune fille. On ignorait que c'était un maître chanteur... - C'est pourquoi il doit être remis à la justice, dit-il. Il n'y a qu'ainsi qu'il ne pourra plus terroriser les jeunes filles comme Inès, comme toi... Je te recommande d'être prudente et de ne pas accorder ta confiance à n'importe qui ! - C'est promis ! Djaâfar se lève, imité par sa femme. - Je te souhaite bonne chance, lui dit-il. Incha Allah tu réussiras ! Il sort en premier pour ne pas voir Fateha prendre la jeune fille dans ses bras. - Je t'en prie, lui dit-elle tout bas, implorante, qu'y a-t-il sur cette vidéo ? - C'est... C'est une vidéo intime... Inès a fait l'erreur de se dévêtir et il l'a enregistrée à son insu ! C'est avec la vidéo qu'il faisait pression sur elle... Elle a vendu les bijoux et elle croyait qu'en lui envoyant l'argent, il arrêterait son chantage et supprimerait la vidéo mais il n'en était rien... Je m'excuse khalti... - Pourquoi ne m'as-tu rien dit ?, lui reproche Fateha. Je t'avais appelée... Tu te rends compte si on avait su à temps... Elle s'interrompt, consciente d'avoir failli en dire plus qu'elle ne devrait. Elle ne doit pas troubler Ferewsan en cette période d'examens du bac. Elle aura tout le temps d'apprendre la nouvelle et de pleurer son amie. - Fais attention à toi... - Je ferais mon possible, promet-elle en la raccompagnant dehors. Je vous appellerai plus tard pour discuter un peu avec Inès... Elle regrette tellement... Elle ne doit plus en dormir... Fateha hoche la tête, tout en fermant les yeux. Des larmes coulent sur ses joues. Elle se détourne pour que Ferewsan ne les voie pas. Elle rejoint son mari dans la voiture. -Rentrons, lui dit-elle tout en mettant sa ceinture de sécurité. Je veux rentrer à la maison... - Je vais m'arrêter dans un cybercafé... Je ne peux pas attendre d'être à la maison ou au bureau pour rechercher la chaîne de ce vaurien ! - Ecoute, rentrons... Tu auras tout le temps de voir la vidéo ! Djaâfar lui jette un coup d'œil, et là, en voyant ses larmes... - Que t'a-t-elle dit ? Qu'y a-t-il sur cette vidéo ? - Inès s'est fait avoir... Apparemment, elle était amoureuse de lui et il l'a enregistrée à son insu lors de moments où elle s'était laissé aller... à vouloir lui plaire... - Comment ça ? - Elle... Elle s'était dévêtue... Elle ignorait qu'il en profitait pour immortaliser l'instant, poursuit Fateha évitant son regard. Elle regrettait... Elle a payé pour qu'il ne la diffuse pas sur internet... Et quand il n'a pas tenu parole, elle a préféré mourir que d'affronter ton regard, notre regard, rectifie-t-elle. Celui des autres... Elle savait que tu ne supporterais pas... - Comment a-t-elle pu tomber dans son piège ?, s'écrie Djaâfar. Je n'en reviens pas... Il freine brusquement et descend de la voiture. Il donne deux coups de poings sur le capot. Il aurait voulu avoir ce garçon devant lui et se défouler sur lui. Il est en colère et s'en veut. Ce garçon s'en était pris à sa fille, s'il avait abusé d'elle, cela n'aurait pas été différent. (À suivre) A. K. Nom Adresse email